Une place durable pour l’emploi

Depuis plusieurs années déjà, le marché du travail connaît de profondes mutations structurelles. Ainsi, en 2018, l’Organisation Internationale du Travail a estimé que, d’ici à 2030, 24 millions d’emplois seront créés à l’échelle mondiale si une économie plus respectueuse de l’environnement est mise en place, pour 6 millions d’emplois perdus. Pour l’Europe, ce potentiel de nouveaux emplois s’élève à 2 millions. Or, certains secteurs touchés par la crise ne retrouveront probablement jamais leur niveau d’activité pré-Covid et certains emplois, qui étaient voués à disparaître à plus longue échéance, seront durablement impactés.

Le Conseil d’Etat ne peut donc pas se contenter de répondre à un objectif d’employabilité à court terme. Dans un article paru le 9 février 2021 dans le journal Le Temps, il était mentionné que, entre mars et novembre 2020, 293 millions d’heures de travail avaient été perdues à cause de la crise sanitaire. Or, le régime des RHT aurait justement pu être une opportunité de former les gens pour l’avenir. C’est pourquoi les Vert.e.s agissent pour anticiper les besoins de formation et de reconversion en lien avec les objectifs environnementaux en vue d’un solide retour à l’emploi pour les employé.e.s des secteurs particulièrement touchés par la crise sanitaire. Il faut qu’il.elle.s aient rapidement accès à des formations et des possibilités de requalification pour profiter d’opportunités durables sur le marché du travail.

La Motion «Emplois verts » (M 2731) déposée, ce mardi 9 février 2021, par la Députée-suppléante Esther Schaufelberger au Grand Conseil genevois s’inscrit dans cette perspective. La motion demande au Conseil d’Etat, en concertation avec les organisations professionnelles, d’orienter les travailleur.euse.s dans des filières de formation et de requalification qui répondent aux besoins d’un marché du travail orienté sur la transition écologique.

Investir dans la transition et pour l’emploi

Le programme économique de Fabienne Fischer pour le Conseil d’Etat est fondé principalement sur une politique massive d’investissements. En effet, remplir l’objectif de moins 60% d’émissions de gaz à effet de serre en 2030 et la neutralité carbone pour 2050 impose de repenser globalement l’activité économique de notre canton. Il faut réorienter les secteurs de production aujourd’hui non durables vers des secteurs durables. De nouvelles entreprises devront être créées, notamment dans le domaine de la rénovation des bâtiments, de l’assainissement énergétique, des énergies renouvelables, de la souveraineté alimentaire et de l’aide à la personne. L’Etat doit jouer un rôle de pilote pour attirer des investissements rentables vers la création d’emplois non délocalisables à haute valeur ajoutée. Il devra mettre en place des filières locales de formation professionnelle, de formation continue et de reconversion professionnelle afin de donner des perspectives d’emploi aux jeunes et aux moins jeunes.

Pour une relance verte du marché du travail

L’économie et la société doivent non seulement veiller aux limites écologiques, mais également assurer la participation socio-économique de l’ensemble de la population. A travers leur « Green New Deal », les Vert.e.s suisses appellent toutes les autorités à s’engager pour une économie plus résiliente. Nous devons créer de nouvelles perspectives pour les personnes qui ont perdu leur emploi et pallier le manque de main d’œuvre qualifiée dans certaines branches. Ce plan de relance vert demande notamment à ce que la crise du coronavirus ne soit pas une occasion ratée d’engager des réformes en matière de formation continue et de reconversion professionnelle.