[Résolution] Pour la libération des prisonniers politiques détenus par l’Azerbaïdjan suite à l’annexion du Haut-Karabagh

Julien Nicolet-dit-Félix
Résolution déposée par Julien Nicolet-dit-Félix en septembre 2024.
Texte complet: R 1044
Exposé de la question:
Notre Grand Conseil n’a généralement pas vocation à s’immiscer dans les conflits internationaux et encore moins à jouer le rôle d’arbitre ou de médiateur.
Cependant, la tenue à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, de la COP29 en novembre prochain, intervient dans un contexte extrêmement particulier et il convient que notre République, dépositaire des conventions de Genève, rappelle aux autorités fédérales ainsi qu’aux différentes communautés présentes dans notre canton notre attachement aux droits humains et notre vocation à les protéger.
En effet, suite à l’invasion et à l’annexion du Haut-Karabagh en automne 2023, l’Azerbaïdjan bafoue de façon répétée, manifeste et particulièrement inadmissible les droits humains, qu’il ne respectait d’ailleurs guère auparavant.
La question des prisonniers arméniens détenus par Bakou est particulièrement sensible puisque, selon la troisième convention de Genève, les prisonniers de guerre doivent être libérés immédiatement après la fin des hostilités. Il s’agit donc désormais de prisonniers politiques, que l’Azerbaïdjan doit libérer et faire rapatrier en Arménie sans condition.
Les témoignages nombreux attestant de destructions systématiques du patrimoine culturel arménien au Haut-Karabagh, à l’image des destructions antérieures commise au Nakhitchevan, sont d’autant plus crédibles que les autorités azerbaïdjanaises professent ouvertement un racisme désinhibé envers cette culture.
A cela s’ajoute l’exode massif de l’automne dernier, plus de 100’000 personnes ayant fui en direction de l’Arménie dans des conditions très dures. A cette occasion, notre Grand Conseil avait voté, le 12 octobre 2023, une contribution humanitaire d’urgence de 2 millions de francs[1].
Dans ces conditions, il apparaîtrait invraisemblable que la COP 29 se déroule sans évocation de ce contexte. A l’évidence, l’Azerbaïdjan, État totalitaire et pétrolier a pour objectif, en accueillant cette conférence, de corriger les dégâts d’image associés à ces caractéristiques.
Il appartient donc aux États démocratiques, attachés aux droits humains et engagés dans la transition écologique, de dénoncer la supercherie et d’exiger de leur hôte le respect des valeurs fondatrices de l’ONU et leur mise en actes immédiate.