Le sommet du 16 juin à Genève entre le président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine est sans conteste un événement d’importance mondiale. Si Genève accueille aujourd’hui ce sommet, elle doit aussi faire valoir son statut de capitale mondiale des droits humains et de la paix. Outre le renforcement de la Genève-internationale, les Vert-e-s attendent de ce sommet des orientations claires sur le désarmement nucléaire, la promotion de la paix (y compris dans le cadre du conflit israélo-palestinien), la défense des droits humains et du droit international mais aussi en engagement concret des deux puissances en faveur du climat et de la biodiversité. Les Vert-e-s demandent au Conseil fédéral de soutenir les initiatives visant à une plus grande coopération et justice en matières fiscale et sanitaire avec entre autres l’accès universel aux vaccins contre la COVID-19.

Genève, capitale mondiale de la coopération internationale et siège des Conventions de Genève et de nombreuses institutions promouvant les droits humains et la paix dans le monde, accueille demain un événement au retentissement planétaire : le sommet entre le président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine. Pour la diplomatie suisse et la visibilité de notre canton, cette rencontre est assurément un grand coup médiatique qui participera au renforcement de la Genève internationale. Les Vert-e-s espèrent aussi qu’elle s’accompagnera d’engagements très attendus au niveau environnemental, social et économique. Au cœur de ces engagements, les Vert-e-s attendent des déclarations courageuses en faveur de la sortie rapide des énergies fossiles et de la reprise de pourparlers pour la démilitarisation et en particulier la réduction de leurs arsenaux nucléaires. Par ailleurs, les valeurs universelles liées aux droits humains, la défense du droit international ainsi que de la démocratie doivent être inscrits au cœur des discussions et de la coopération internationale en général.

Concernant cette rencontre historique entre les deux chefs d’Etat, les Vert-e-s attendent donc des engagements sur plusieurs dossiers clés. En tant que membres du quartette, Joe Biden et Vladimir Poutine doivent non seulement s’engager immédiatement à soutenir la reconstruction de la bande de Gaza mais surtout à relancer les négociations de paix afin d’apporter une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien, si nécessaire en contraignant les deux parties à s’asseoir autour d’une table. Alors que Genève héberge la coalition ICAN, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, les Vert-e-s attendent également des deux superpuissances nucléaires qu’elles relancent leurs négociations sur la réduction de leurs arsenaux nucléaires avec comme objectif une élimination totale de ces armes éminemment dangereuses pour l’humanité.

Malgré la signature par ces deux pays de l’Accord de Paris sur le climat et les engagements du président américain fraichement élu, Joe Biden, les Vert-e-s attendent que ces deux Etats gros producteurs et consommateurs de pétrole, concrétisent en actes leurs engagements et établissent un calendrier clair de sortie des énergies fossiles. S’ils doivent réduire leurs consommations et dépendances aux énergies fossiles, ils doivent aussi abolir leurs soutiens aux explorations et exportations de brut.

Sur le plan des droits humains, les deux pays sont régulièrement pointés du droit par des ONG, telles Amnesty International et Human Rights Watch, même si à des degrés différents. La justice pénale aux Etats-Unis viole de manière récurrente les droits fondamentaux, en témoignent les manifestations gigantesques Black Lives Matter qui dénoncent le racisme structurel et les violences policières dans le pays. En ce qui concerne la Russie, les accusations sont encore plus graves et généralisées. Les opposants politiques sont réprimé-es, voire purement et simplement éliminé-es. La tentative d’assassinat contre Alexeï Navalny, qui aujourd’hui est emprisonné de manière totalement arbitraire, illustre les graves atteintes aux droits humains et démocratiques qui ont actuellement cours en Russie. Par ailleurs, la violation des droits des minorités, à l’instar des personnes LGBTIQ+ qui sont massivement harcelées et discriminées, est totalement inacceptable. Est encore moins acceptable la complicité du président russe avec les autorités tchétchènes, véritable république bananière où les exactions à l’égard des minorités sexuelles sont massives.

Les Vert-e-s attendent que l’universalité et l’indivisibilité des droits humains soient rappelés et que des engagements concrets soient pris en ce sens y compris dans la coopération de ces deux Etats avec l’autre grande puissance la Chine, responsable de véritables crimes contre l’humanité au Tibet et au Turkestan oriental.

Ce sommet permettra aussi au président de la Confédération, Guy Parmelin et au conseiller fédéral en charge des affaires étrangères Ignazio Cassis de rencontrer les deux dirigeants. L’occasion pour notre conseil fédéral de s’inscrire dans l’histoire. D’abord en soutenant l’élan mondial suscité par la décision du G7 Finances de demander un taux minimal d’imposition des entreprises de 15%. Les Vert-e-s saluent cette décision et attendent du Conseil fédéral qu’il s’inscrive pleinement dans cette démarche visant à mettre fin à un dumping fiscal injuste et destructeur pour nos démocraties.

Autre attente : l’adhésion à la démarche de l’Inde et de l’Afrique du Sud auprès de l’OMC visant à sortir les vaccins contre la COVID-19 des ADPIC (brevets) et donc favoriser un accès universel à ces vaccins. Les Vert-e-s considèrent qu’à l’heure où les libertés individuelles ont été largement réduites pour faire face à une pandémie mondiale, l’intérêt général qui consiste à vaincre rapidement la COVID-19 doit aussi primer sur les intérêts privés de quelques multinationales.

Les Vert-e-s attendent par ailleurs du Conseil fédéral qu’il invite les présidents Biden et Poutine à ratifier le statut de Rome pour que les Etats-Unis et la Russie adhèrent à la Cour pénale internationale. Il est primordial pour les Vert-e-s de renforcer cette indispensable institution qui permet de mettre fin à l’immunité de certain-nes responsables de génocides et autres crimes contre l’humanité.

Enfin, les années Trump à la présidence des Etats-Unis ont vu ce pays retirer massivement les fonds alloués aux organisations internationales et ONGs, dont plusieurs basées à Genève. Ces décisions ont eu des conséquences importantes au point de mettre en danger leur existence même. Pour que la Genève internationale puisse continuer de s’engager en faveur du multilatéralisme mais aussi de la paix, des droits sociaux et humains ainsi que de l’environnement, les Vert-e-s demandent au Conseil fédéral qu’il rappelle l’importance de l’engagement financier de ces deux grandes puissances, et tout particulièrement des Etats Unis.

Si la manifestation prévue ce mercredi est autorisée par le Conseil d’Etat, ce que nous revendiquons, mobilisons-nous pour porter ces attentes sur le terrain! Rendez-vous à la place neuve le 16 juin à 17h30.

Contacts

Delphine Klopfensetin Broggini, présidente des Vert-e-s genevois-es et conseillère nationale
Nicolas Walder, conseiller national et membre de la commission de politique extérieure