Le vote du budget 2025 préserve les grands équilibres souhaités par le Conseil d’Etat en septembre dernier. Si le budget présenté était à l’équilibre, les perspectives fiscales se sont, depuis, largement détériorées. Mais, fort de la récente baisse fiscale votée par le peuple, il était compliqué pour une partie de l’hémicycle de dénoncer un déficit qu’ils avaient eux-mêmes provoqué. Pour les Vert-e-s, il était surtout important de maintenir toutes les demandes de création de postes, les annuités, les investissements et les prestations à la population. De plus, les Vert-e-s se félicitent de l’ajout, en commission, d’un million de francs de subvention en faveur des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes, suite à un amendement déposé par le groupe.

Une fois n’est pas coutume, les débats budgétaires se sont déroulés dans un relatif calme. La volonté, de part et d’autre de l’hémicycle, de ne pas effectuer de coupes drastiques dans les demandes effectuées par le Conseil d’Etat y a grandement contribué. En effet, il était difficile pour le Conseil d’Etat d’éviter les quelque 250 millions de déficit provoqués par la baisse fiscale récemment votée et l’entrée en vigueur de la baisse liée à l’évaluation fiscale des immeubles (LEFI).

Les Vert-e-s se félicitent que les plus de 460 postes aient été maintenus, notamment pour couvrir les besoins croissants au sein du Département de l’instruction publique. Ce projet de budget maintient également l’annuité de la fonction publique qui a, trop souvent, été une variable d’ajustement dans le budget de l’Etat. La jauge importante des investissements est maintenue et fixe un cap pour les principaux chantiers à mener ces prochaines années, notamment dans la rénovation énergétique et la transition écologique.

Ce budget, il faut le rappeler, intègre l’indexation des subsides d’assurance-maladie (24 millions), la gratuité TPG pour les jeunes de moins de 25 ans et le rabais pour les seniors (env. 30 millions). En commission, les Vert-e-s auront également réussi à faire passer un amendement d’un million pour le soutien aux associations qui luttent contre les violences faites aux femmes, signe de la lente prise de conscience de l’importance d’une réponse systémique à la problématique !

Les Vert-e-s ont soutenu avec responsabilité le compromis politique qui a entouré le vote de ce budget 2025 et les arbitrages effectués par le Conseil d’Etat. Si un compromis constructif a pu être trouvé pour ce budget, nous sommes particulièrement inquiet-ète-s pour l’évolution des finances publiques ces prochaines années. La volonté affichée d’assécher les revenus des collectivités publiques présage d’exercices budgétaires beaucoup plus délicats à l’avenir. Les Vert-e-s seront donc attentif-ve-s à ce que l’action publique ne soit pas bradée pour des cadeaux fiscaux bénéficiant principalement aux contribuables les plus aisés.

Si les Vert-e-s soutiennent ce budget, il-elle-s regrettent le manque de reconnaissance de la qualité de notre fonction publique exprimé par la non-indexation des salaires. Les Vert-e-s critiquent également la politique culturelle actuelle, dans son manque d’équité entre musique classique et musiques actuelles, malgré les besoins criants de ce domaine.

Concernant la politique “E” de l’énergie et de l’environnement, menée par notre Conseiller d’Etat Antonio Hodgers, le cap pourra être maintenu. Pour l’environnement, il s’agira de déployer la stratégie d’arborisation pour les infrastructures écologiques, réduire les émissions de gaz à effet de serre, poursuivre la collaboration transfrontalière protégeant la qualité de l’air, mettre en œuvre la nouvelle loi sur les déchets et d’assainir les sites impactés par les PFAS. Pour l’agriculture, 2025 sera notamment l’année de la mise sur pied de la Stratégie cantonale des sols, la qualité des sols agricoles constituant la véritable assurance vie des générations à venir. Le Canton déploiera les investissements dans les infrastructures agricoles durables selon la loi votée en 2024. Pour l’énergie, des budgets importants sont disponibles pour soutenir les mesures de rénovation énergétique, le déploiement des réseaux thermiques et des solutions renouvelables. Nous saluons le fait qu’aucune coupe n’ait impacté les nécessaires investissements et postes en ce sens. La politique “E” ne représente que 1% des charges de l’Etat : un budget modéré pour une politique de modération nécessaire et bienvenue.