Par Marjorie de Chastonay, députée et cheffe de groupe

Un budget responsable pour renforcer le service public, les prestations à la population et la transition écologique.

Les Vertes et les Verts se réjouissent d’adopter un budget 2023 pour l’Etat de Genève et sa population.

Selon Pierre Eckert : « le premier principe qui nous a animé, (…), c’est d’obtenir un budget. Il est hors de question de poursuivre une deuxième année avec des douzièmes provisoires. »

Marjorie de Chastonay assure que : « le compromis trouvé en commission des finances permettra d’assurer les mécanismes salariaux de façon claire et d’assurer les prestations nécessaires à la population. Nous avons dès le départ travaillé à construire une majorité parlementaire pour doter le Canton d’un budget renforçant les prestations publiques et les efforts en matière de transition écologique. »

Dans un contexte de sortie de crise sanitaire, de crise sociale et d’urgence climatique, l’Etat doit avoir les moyens de répondre aux besoins accrus de la population. L’adoption de ce budget doit permettre au canton :

  • d’aborder la sortie de crise COVID ;
  • de gérer les conséquences de la guerre en Ukraine, notamment avec l’accueil des réfugiés ;
  • mais aussi de gérer la hausse du coût de la vie.

En effet, durant son intervention sur la politique publique C. (Cohésion sociale), Didier Bonny rappelle que : « l’inflation la plus importante connue depuis longtemps a comme conséquence une baisse du pouvoir d’achat, tout particulièrement dommageable pour les bas salaires à qui les mêmes partis de droite ont refusé le budget en commission se sont attaqués hier au Conseil national en soutenant une motion qui veut supprimer le salaire minimum largement soutenu par le peuple genevois (…). »

Tout comme le reste de la population, le tissu économique local et de proximité est soumis à une pression importante suite à la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières.

Avec ce budget, le département de l’économie sera justement en mesure d’aider et soutenir les entreprises. La mise en place d’un mécanisme de soutien pour le déploiement d’outils de production moins polluants et énergétiquement plus efficaces renforcera la résilience de ces entreprises qui, souvent, peinent à financer ces investissements.

Le département de l’économie pourra également avancer rapidement pour la mise en place de programmes de formation permettant aux personnes qui le souhaitent de mettre à jour leurs compétences, notamment, pour les personnes au chômage. Avec l’adoption du budget, le travail de la task force « employabilité » pourra, ainsi être, pérennisé et renforcé.

Dans son intervention sur la politique publique L. (Economie et Emploi), Pierre Eckert conclut : « La semaine dernière, le Conseil d’Etat a déposé plusieurs projets de loi dont 66 millions pour le soutien à la transition des entreprises (…) » Enfin, dans ce contexte de hausse généralisée des coûts, les Vertes et les Verts dénoncent également les attaques des partis de droite, au niveau fédéral, contre le salaire minimum.  Je souhaite également souligner qu’avec ce budget, d’importants soutiens sociaux vont pouvoir pallier les effets de l’inflation et des coûts de l’énergie qui affectent notamment les ménages les plus modestes. Il y a aura une hausse notable des subsides à l’assurance maladie ou encore une augmentation des subventions à l’encadrement des personnes âgées.

Corinne Müller Sontag intervient sur la politique publique D. (culture, sports et loisirs) : « Quelques mots sur la culture, pour nous réjouir que ce projet de budget contienne en effet les premiers éléments de mise en œuvre du nouvel accord entre la Ville de Genève, le Canton et les communes concernant le financement de la création artistique et des institutions culturelles dans notre région. (…) Avec le dépôt aujourd’hui du projet de loi 13229 pour la promotion de la culture et de la création artistique, ils signent le retour du canton et des communes à la table des discussions autour des grands enjeux de politique culturelle. »

En matière d’énergie, Adrienne Sordet précise : « On peut effectivement mentionner la volonté de poursuivre la mise en œuvre du plan climat cantonal à travers le plan directeur de l’énergie. Cela s’est également matérialisé à travers la modification du règlement d’application de la loi sur l’énergie avec l’introduction de nouvelles obligations et indicateurs. 

De nombreux programmes et projets existent (Génilac, geothermie, éco21, réseaux thermique structurants, etc.) aujourd’hui grâce et avec les différents acteurs de la transition énergétique et il est important de poursuivre cet effort, car le chemin est encore long pour atteindre la société à 2000 Watts et la neutralité carbone en 2050. » Adrienne Sordet ajoute : « (…) concernant les investissements prévus par l’Etat en matière d’assainissement des bâtiments, le groupe des Verts salue cette initiative. Cette somme va grandement contribuer à la transition écologique et énergétique, en permettant de réduire les émissions de CO2 produites par les bâtiments et de conserver la chaleur plus efficacement. (…) »

Philippe Poget prend aussi la parole sur cette politique publique E. (Environnement et énergie) : « Au vu de l’urgence climatique déclarée depuis 2019 et la 2ème génération du plan climat cantonal avec l’objectif de la neutralité carbone en 2050, le budget total consacré à cette politique E est nettement insuffisant, à peine 1% du Budget de l’Etat. (…) ». Il conclut : « Et si les investissements annoncés ou prévus dans le budget par des lois (plan hydrogène 10 mios, infrastructures agricoles durables 19 mios, plan d’action biodiversité 20 mios, assainissement énergétique des bâtiments 200 mios, plantation d’arbres en milieu contraint 500 mios) sont conséquents et montrent bien la direction décidée pour atteindre les objectifs de la transition, la part planifiée pour 2023, soit seulement 46 mios correspondant à 5% des crédits totaux ne suffira pas à vraiment lancer cette transition. La nécessité d’allouer plus de moyens de fonctionnement est criante si l’on veut arriver à gérer ces investissements juste indispensables pour notre avenir. »

Concernant la politique publique M. (Mobilité), Philippe de Rougemont intervient : « Après les bâtiments, la mobilité, c’est le deuxième poste émetteur de GES. La politique du canton en matière de transports est clairement orientée vers la transition énergétique, pour cesser de payer des factures en milliards aux pétromonarchies, d’importer les fossiles de les brûler et les transformer en gaz à effet de serre et en polluants de l’air local. Réduire de 40% le volume du trafic individuel motorisé, c’est l’objectif du Conseil d’Etat. Cela passe par un développement des alternatives : les transports publics, les réseaux de pistes cyclables continues et sécurisées, les réseaux marchables. (…) Réaliser cette politique, décarbonner et réaliser la liberté de choix, cela demande des investissements… et des postes de travail.

Alors les investissements, sur 10 milliards du budget total, le budget 2023 prévoit 1,6 milliard de francs d’investissements dont 720 millions concernent la transition écologique. Sur ces 720 millions un tiers va aux investissements pour la mobilité durable. C’est bien peu vu l’urgence climatique, mais ça semble trop pour être acceptable par tous les partis réunis ici, peut être juste assez pour recevoir une majorité des voix tout à l’heure. (…) »

Marjorie de Chastonay surenchérit en ajoutant : « Nous saluons la décision du Conseil d’Etat de limiter la vitesse à 30 km/h pour réduire les nuisances sonores créées par le bruit routier pour que les 120’000 personnes qui souffrent de ce fléau à Genève, puissent enfin retrouver de l’apaisement et surtout la santé car c’est une question de santé publique. Malheureusement, à cause des attaques et des recours de la droite et des associations pro-automobilistes, cette décision ne pourra pas tout-de-suite entrer en vigueur. C’est vraiment pitoyable ! Nous, les Vertes et les Verts aimerions aller encore plus loin que le Conseil d’Etat en mettant en place le 30 km/h non seulement la nuit, mais aussi le jour. Pas seulement dans l’hypercentre, mais aussi sur les routes qui traversent des quarties denses et à travers lesquelles la ceinture urbaine sera déployée, tels qu’à la Servette/Grand-Pré/Nations. (…) ».

Les débats parlementaires sont montés en tension lorsque la politique publique I. (Impôts et finances) a été traitée. D’ailleurs, Pierre Eckert précise : « Nous voici donc arrivés au nerf de la guerre, là où se trouve la principale source de recettes de ce budget, de tous les budgets d’ailleurs. Lors de la présentation du budget, nous nous étions étonnés que les recettes au budget étaient inférieures aux recettes observées aux comptes 2021. Ces recettes étaient-elles exceptionnelles ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, ces recettes ont été réévaluées à la hausse depuis. Comme d’habitude, elles resteront probablement sous-évaluées, mais ce n’est qu’au printemps 2024 que nous verrons de façon claire si ces prévisions étaient réalistes. (…) » Il termine en rappelant les enjeux d’un référendum qui est en cours de signature, alors n’hésitez pas à le signer : « La réévaluation du patrimoine immobilier a été placée sur de bon rails par le Conseil d’Etat, même sans être parfaite. Elle a été sabotée par la coalition droite + MCG qui a fait passer un projet totalement opposé et illégal. Nous en appellerons au vote populaire pour démontrer l’inanité de la proposition des partis de droite. »

Marjorie de Chastonay s’est également exprimée sur les politiques publiques de la santé (K.), de la formation (F.) et sur les autorités et gouvernance (A.) dont voici quelques extraits :

Santé : « Après les 9 vagues de pandémie Covid, le personnel soignant est fatigué, la population lassée et les jeunes fragilisés. Une politique publique urgente et nécessaire de promotion et de prévention pour la santé mentale des jeunes. Il est vrai que les choix de santé publique (confinement, isolement, distanciation sociale) n’ont pas tenu compte des conséquences des mesures prises pendant la pandémie sur la santé des jeunes (enfants, ados et jeunes adultes). Cette politique de prévention et de promotion est investissement à moyen et long terme, mais elle est aussi un levier aussi pour une meilleure maîtrise des coûts, au regard du vieillissement de la population. Qui dit population vieillissante, dit augmentation des besoins et des comorbidités. Mais également l’accroissement de l’accompagnement à domicile, et cela a un prix. »

Formation : « La nécessaire augmentation des postes est liée naturellement à la croissance démographique mais aussi à l’augmentation des troubles chez les enfants et les jeunes que cela soit lié à des troubles d’apprentissages ou des troubles du comportement. Tous les enseignements sont impactés que cela soit l’enseignement régulier ou l’enseignement spécialisé. L’ampleur du phénomène est si importante que cela crée de véritables problématiques en termes de gestion de classe, de santé au travail, d’accompagnement adéquat pour les élèves à besoins spécifiques notamment, de manque de ressources humaines, que finalement, le système ne fonctionne plus correctement. Il faut tout mettre en œuvre pour que le DIP sorte de cette crise et lui donner les moyens, notamment en termes de formations des enseignants spécialisés. Sans oublier les moyens nécessaires liés au contexte migratoire avec la guerre en Ukraine. (…) ».

Autorités et Gouvernance : « Dans cette politique publique, il y a la gestion des droits politiques nouvellement acquis par une récente votation populaire sur les personnes en situation de handicap. Dès lors, il faut relever le dispositif mis en place pour faciliter et encourager la participation politique, et plus spécifiquement l’utilisation du langage FALC qui veut dire traduire la brochure en langage facile à lire et à comprendre pour les personnes en situation de handicap. La politique A., c’est aussi les questions d’égalité Femmes-Hommes et la lutte contre les violences domestiques. Il faut soutenir les dispositifs mis en place ces dernières années et le soutien aux associations afin de permettre aux victimes de mieux s’informer, de faire valoir leurs droits mais aussi d’avoir la possibilité d’être protégé en cas d’urgence. (…) ».

En conclusion, ce budget 2023 permet de répondre aux besoins immédiats de la population,

  • en renforçant les effectifs dans des secteurs qui en ont besoin,
  • tout en préparant le Canton aux nombreux défis sociaux et environnementaux à venir.
  • Il aurait été irresponsable de ne pas doter le Canton d’un budget pour une deuxième année consécutive.

Pour toutes ces raisons, Les Vertes et les Verts ont pris leurs responsabilités et ont soutenu ce budget 2023 avec toutes ses politiques publiques.