Par Louise Trottet, vice-présidente des Vert.e.s genevois.e.s et médecin

Malgré une année terrible en termes sociaux, culturels et économiques, il convient de souligner quelques bonnes nouvelles. Tout d’abord, la prouesse scientifique sans précédent qui s’est accomplie : la mise sur le marché en quelques 9 mois de vaccins efficaces contre le virus du siècle, ainsi que la vaccination à tour de bras de dizaines milliers de personnes par semaine, boostée par l’injection (c’est le cas de le dire) massive d’argent public. Deuxième nouvelle réjouissante : la Confédération, mêlant à la course effrénée contre le virus une dose de cette lenteur toute helvétique qui parfois irrite, a aussi su sélectionner les vaccins les plus sûrs. Pas d’Astra-Zeneca thrombogène chez nous. De belles preuves tant de l’intégrité et de l’efficacité de la Confédération comme acteur économique central, que de l’importance d’un milieu scientifique florissant.

Or, ces vaccins arrivent au milieu d’un débat public tendu par les différentes crises, avec également la polémique autour du vaccin anglais, mais également la sous-communication de certains faits scientifiques plus récents: par exemple celui que les deux vaccins approuvés en Suisse protègent non seulement de l’infection, mais limitent également la transmission, selon des données récentes publiées entre février et mars 2021. Et parce qu’effectivement subsiste la question des variants, qui peuvent potentiellement moins bien répondre aux vaccins disponibles sur le marché – mais dont l’émergence est également favorisée par les personnes continuant à se faire infecter, un phénomène réduit par la vaccination. Cercle vicieux/vertueux, c’est selon. Dernier élément problématique, l’injustice criante frappant les pays émergents en termes d’accès à ces mêmes vaccins, véritable métaphore de l’inégalité persistante entre le Nord et le Sud.

Si l’obligation vaccinale ne saurait être défendue dans une société démocratique, le vaccin est notre solution la plus convaincante pour sortir de cette période sombre, tous et toutes ensemble.