Au moment où l’Organisation des Nations Unies (ONU) a tiré la sonnette d’alarme en rappelant qu’il restait deux années pour agir contre le changement climatique « sous peine de conséquences désastreuses », les Vert.e.s genevois.es déposent quatre interventions parlementaires pour répondre à l’urgence.  Ils mandatent par ailleurs l’association Noé 21 pour vérifier que le plan climat cantonal est à la hauteur du défi qui nous attend. Ces mesures ont été présentées ce matin en conférence de presse.

 « Le plan climat est l’épine dorsale de la politique climatique genevoise. Il faut nous assurer qu’il soit à la hauteur du défi gigantesque que représente l’urgence climatique » selon Delphine Klopfenstein Broggini, députée Verte et co-secrétaire générale des Vert.e.s genevois.es. C’est dans cette optique que le parti écologiste mandate l’association Noé 21 pour qu’elle analyse le 2e volet du plan climat cantonal (lien vers le 1er volet ici). Le but de l’étude est d’évaluer si les mesures proposées dans le volet 2 du plan climat sont suffisantes, d’identifier les mesures à prioriser et les moyens de suivi à mettre en place pour assurer qu’elles produisent les effets attendus et de proposer des mesures additionnelles. Les résultats de l’étude seront dévoilés en début d’année prochaine.

Au niveau parlementaire, Pierre Eckert, député et chef de groupe, dépose un projet de loi constitutionnel qui vise à inscrire dans la constitution genevoise l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’article 8 (buts) et 158 (climat) sont notamment étoffés, pour y faire apparaître la lutte contre le réchauffement climatique et les dérèglements qu’il génère, mais aussi pour donner mandat à l’ensemble des acteurs publics et parapublics (Canton, communes, institutions publiques, caisses de pension de droit public) d’agir contre le réchauffement climatique, notamment au niveau des placements. Si Genève n’exploite pas de mine de charbon, les placements financiers réalisés ici sont climaticides. Selon certaines estimations, la place financière suisse émet 22 fois les émissions domestiques totales du pays à travers les investissements qu’elle choisit de réaliser dans les énergies fossiles.

Pour aller plus loin sur la question des placements, Pierre Eckert dépose aussi une motion qui demande au Conseil d’Etat d’intervenir auprès de la Caisse de pension de l’Etat de Genève (CPEG) pour qu’elle élabore rapidement une véritable stratégie climatique concernant ses placements. La CPEG devrait notamment se fixer des objectifs et des critères de réussite mesurables permettant de viser un objectif d’intensité carbone de ses placements inférieur de 50% à celui des indices de référence d’ici 2024.

« Le plan climat cantonal indique que les émissions de gaz à effet de serre (GES) du trafic aérien correspondent à 23% des émissions du canton en 2012, sans même parler du bruit et des autres formes de pollution de l’air qu’il génère : nous devons corriger le tir », selon le député Yvan Rochat. Il dépose un projet de loi dont le but est de modifier l’article 2 (missions) de la loi sur l’aéroport, pour y inscrire la prise en compte de l’urgence climatique et demander la mise en œuvre d’une stratégie spécifique de réduction des émissions de GES générées par l’aéroport, dans le respect des objectifs et délais figurant au plan climat cantonal et en étroite collaboration avec l’ensemble des sociétés actives à l’aéroport.

L’aéroport doit par ailleurs renforcer sa participation financière pour répondre au défi climatique. C’est dans ce but qu’Isabelle Pasquier, députée et vice-cheffe de groupe, dépose une motion. Elle invite le Conseil d’Etat à mettre en place un mécanisme permettant d’affecter la part des bénéfices de l’aéroport reversée à l’Etat à des mesures visant la réduction des émissions de GES dans le canton et l’adaptation au réchauffement climatique. Elle lui demande également de compléter la Convention d’objectifs signée entre le Canton et  l’aéroport pour fixer un pourcentage supplémentaire du bénéfice que l’AIG verse pour financer la mise en œuvre des mesures prévues par le Plan climat cantonal. 

« En proposant ces mesures, les Vert.e.s genevois.es ne font que poursuivre leur engagement de longue date pour le climat et la protection des écosystèmes en général », selon Jean Rossiaud, député. Il rappelle avoir déposé en février une motion intitulée « Une réponse politique à l’appel des jeunes pour sauver le climat ». Adoptée à l’unanimité de la commission, la motion y a été fortement amendée mais le groupe des Vert.e.s est satisfait du résultat, qui sera prochainement voté en plénière du Grand Conseil. Le Conseil d’Etat est invité à déclarer l’urgence climatique, à compléter le Plan climat cantonal en y fixant à l’horizon 2030 la réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre et la neutralité carbone d’ici 2050 au plus tard, à s’armer d’indicateurs concrets et d’un calendrier de mise en œuvre. Le gouvernement est aussi invité à proposer des moyens financiers et des incitations pour la mise en œuvre du Plan climat. Enfin, les représentant.e.s des jeunes mobilisé.e.s pour le climat doivent être associé.e.s à l’adaptation requise et la population doit être tenue informée de l’avancée de ce travail.

Le climat n’attend pas : il faut agir de suite, à tous les niveaux, pour protéger notre habitat, celui des générations futures et des autres espèces. Les Vert.e.s reviendront très prochainement avec des nouvelles interventions parlementaires et descendront dans la rue, partout dans le monde, le 28 septembre prochain, pour exiger des mesures plus rapides que celles que les gouvernements sont en train de mettre en place.