Urgence sociale et climatique: le Conseil d’Etat doit passer à l’acte!
La situation de dumping social à l’aéroport et les conditions de vie indignes des mineurs non accompagnés nécessitent une réponse immédiate, au même titre que l’urgence climatique. Hier soir, une majorité du Grand Conseil a poussé le Conseil d’Etat à améliorer les conditions de travail sur la plateforme aéroportuaire. Les Vert.e.s genevois.e.s s’en réjouissent et attendent du gouvernement qu’il intervienne rapidement dans ce dossier. Une prise en charge des mineurs non accompagnés et des mesures structurelles pour répondre à l’urgence climatique sont encore attendues. Le temps presse face à l’urgence sociale et climatique.
Hier soir, le Grand Conseil a apporté son soutien à une motion Verte déposée par Marjorie de Chastonay et invitant le Conseil d’Etat genevois à intervenir pour limiter le recours au personnel auxiliaire sur le site de l’aéroport. Outre les problèmes évidents liés à la pollution de l’air et aux émissions de CO2, l’aéroport doit aussi s’améliorer sur les conditions de travail du personnel actif sur la plateforme. Récemment, un scandale éclatait concernant l’entreprise Dnata : explosion du recours au personnel auxiliaire et création de contrats dits « zéro heure garantie » ont poussé dans une précarité inacceptable de nombreux.ses travailleurs.euses. L’initiative « pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève », acceptée en novembre par 56% des votant.e.s, a permis de rappeler et de souligner que l’aéroport est un établissement de droit public. A ce titre, il se doit d’être exemplaire notamment au niveau des conditions de travail, et doit en tout cas empêcher tout dumping social en son sein.
Sur le front de l’urgence sociale, un autre dossier inquiète passablement les Vert.e.s genevois.e.s : la situation des mineurs non accompagnés (MNA). En juin dernier, une écrasante majorité du Grand Conseil renvoyait au Conseil d’Etat une motion Verte déposée par Frédérique Perler et intitulée « pour une prise en charge immédiate des mineurs non accompagnés ne relevant pas de l’asile, dans le respect de la Convention des droits de l’enfant ». Elle demande au gouvernement genevois d’assurer une prise en charge immédiate et de qualité des MNA ne relevant pas de l’asile, notamment sur le plan de l’hébergement et de l’accompagnement sociosanitaire. La réponse du Conseil d’Etat se fait toujours attendre sur cet objet, alors que les six mois de délai de réponse sont échus et que la situation de ces enfants et jeunes adultes est catastrophique, au point qu’elles et ils ont décidé d’occuper le Grütli pour rendre leur détresse visible. Les Vert.e.s genevois.e.s leur sont solidaires et exigent du Conseil d’Etat qu’il intervienne dans le sens de la motion.
La situation n’est pas meilleure sur le front de l’urgence climatique mais les prises de position du Conseil d’Etat à cet égard sont plus encourageantes. Ce dernier vient notamment de rendre son rapport sur la motion Verte déposée par Jean Rossiaud, intitulée « Une réponse politique à l’appel des jeunes pour sauver le climat ! ». Suite à ce texte, il a déclaré l’urgence climatique et a renforcé les objectifs climatiques cantonaux pour viser une réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à leur niveau en 1990 ainsi que la neutralité carbone en 2050. Le plan climat cantonal est en cours de révision dans ce sens et un processus de concertation sera mis en place, avec notamment les jeunes mobilisé.e.s pour le climat, les acteurs économiques et les associations. Enfin, une délégation du Conseil d’Etat vient d’être créée sur le financement de la transition écologique, en vue de débloquer les moyens financiers nécessaires pour faire face à l’urgence climatique. Les Vert.e.s se réjouissent de cette prise de position qu’elles et ils estiment à la hauteur des enjeux. Ils suivront de près ce dossier pour s’assurer que le Conseil d’Etat passe bien de la parole aux actes.