Réuni-e-s en assemblée générale le 19 septembre à la Maison des Associations, les Verts genevois ont défini leurs recommandations en vue de la votation du 25 novembre 2018. Les membres rejettent à l’unanimité l’initiative pernicieuse de l’UDC sur les prétendus « juges étrangers » et la loi liberticide sur la surveillance des assuré-e-s. Le parti a également décidé de soutenir l’initiative « Pour les vaches à corne » qui défend le bien-être animal.

NON à une initiative catastrophique pour la Suisse et les droits humains

L’initiative de l’UDC veut instaurer la primauté du droit suisse sur le droit international et obliger nos autorités à adapter les traités internationaux, le cas échéant à les dénoncer, s’ils entrent en contradiction avec la Constitution fédérale. Cette initiative menace tous les traités internationaux et a notamment pour objectif de dénoncer la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Cette convention, qui se réfère à la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU en 1948, a pour objectif de protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales (par exemple le droit à la vie, l’interdiction de la torture, le droit à un procès équitable, le droit à la vie privée et familiale, le droit à la liberté d’expression, etc.). Les habitant-e-s des 47 Etats membres peuvent saisir la CEDH quand toutes les instances nationales ont été épuisées.

Cette initiative ne vise pas à combattre les prétendus « juges étrangers » – un titre mensonger puisque notre pays est représenté par deux juges suisses au sein de la CEDH – mais à s’attaquer aux principes de l’Etat de droit et au troisième pouvoir qu’est le système judiciaire. En s’attaquant à la CEDH qui protège les citoyens contre les abus de leurs Etats, l’UDC veut invalider la protection des procédures et des minorités afin d’ouvrir la voie à la dictature de la majorité. Si l’initiative venait à être acceptée, la protection des droits humains en Suisse et la crédibilité de notre pays en seraient profondément ébranlées, tout comme notre canton qui perdrait toute légitimité pour accueillir la Genève internationale.

Renforcer les droits fondamentaux tels que le principe de proportionnalité, la protection des minorités et les droits humains fait partie de l’ADN des Verts et de toutes les forces progressistes et nous nous engagerons à combattre fermement cette initiative catastrophique pour notre pays.  

Surveillance des assuré-e-s – NON à une loi totalement disproportionnée

Les Verts ne remettent pas en question la nécessité de lutter contre les abus, qu’ils s’agissent d’assurances sociales ou de fraudes fiscales. Ils considèrent toutefois que cette révision est partiale, totalement disproportionnée et qu’elle crée un dangereux précédent. La majorité bourgeoise du Parlement a saisi l’occasion pour inscrire dans la loi des outils d’observation très intrusifs et accorder aux assurances des quasi-pleins pouvoirs : enregistrements sonores et visuels, observations d’espaces privés visibles depuis un lieu librement accessible, utilisation de traceurs GPS, etc.. Cette loi porterait gravement atteinte à la liberté individuelle, au respect de la vie de famille et de la sphère privée, pourtant protégés par notre Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme.

Les méthodes autorisées par cette loi seraient plus intrusives que celles utilisées par les policiers pour traquer un criminel lors d’une enquête pénale ! Elles seraient de surcroît conduites non pas par des agents de l’Etat, mais pas des détectives privés à la solde des caisses d’assurance maladie. Alors que ces mêmes caisses, préservées par la majorité bourgeoise, brillent par l’opacité de leur gestion, il faudrait leur accorder plus de droits qu’à nos propres forces de l’ordre en les laissant s’immiscer dans nos vies privées ?

Pour les Verts genevois, la réponse est clairement non !

OUI à la protection du bien-être animal

L’initiative populaire Pour les vaches à cornes demande que la dignité des animaux soit encouragée par des incitations économiques tant que les animaux adultes portent leurs cornes. Concrètement, la Constitution fédérale doit définir une aide financière pour l’élevage d’animaux de rente à cornes. Irriguées et innervées, les cornes des vaches et des chèvres jouent un rôle dans le comportement social et la communication des animaux. L’écornage est donc une atteinte sérieuse et douloureuse. Depuis longtemps interdite chez les animaux domestiques, une telle mutilation est encore autorisée chez les animaux de rente. Les Verts genevois estiment que le bien-être animal est une valeur essentielle qu’il faut promouvoir et en ce sens soutiennent pleinement le OUI à cette initiative.  

Contacts 

Nicolas Walder, Président des Verts genevois

Frédérique Perler, Vice-Présidente des Verts genevois