Les Vert.e.s genevois.e.s ont pris position sur les quatre objets soumis à la population lors de la votation du 7 mars 2021. Plus de 220 membres ont pu se prononcer sur les trois sujets fédéraux ainsi que sur l’objet cantonal via un vote en ligne qui a eu lieu les 10 et 11 décembre (jusqu’à 9h). Nous vous invitons à découvrir les recommandations des Vert.e.s sur tous les objets de vote ci-dessous:

OBJETS FEDERAUX

NON à l’initiative de l’UDC pour l’interdiction de se dissimuler le visage

Les Vert.e.s genevois.e.s rejettent clairement l’initiative de l’UDC qui veut inscrire dans la Constitution que « nul ne peut, dans l’espace public, ni dans les lieux accessibles au public » se couvrir le visage, sauf pour des raisons de santé, de climat ou de coutumes locales. Sous prétexte de combattre les contraintes imposées aux femmes, la droite extrême s’en prend aux femmes musulmanes qui portent un voile intégral. Les Vert.e.s ont toujours lutté contre toute forme d’exclusion et sont favorables à de vraies réponses aux problématiques en matière d’égalité des genre. Le texte soumis à la population est non seulement discriminant dans ses effets, mais également inutile en ce que l’article 181 du code pénal interdit déjà la contrainte et que personne ne peut être obligé de se dissimuler le visage. Usant de sa rhétorique xénophobe habituelle, l’UDC cherche à diviser la population en montrant du doigt quelques cas particuliers à l’échelle suisse. Les Vert.e.s s’engagent à faire barrage contre cette nouvelle offensive du comité d’Egerkingen, déjà l’auteur de l’initiative contre les minarets en 2009. Hasard du calendrier, à l’heure où le port du masque est recommandé pour des raisons sanitaires, inciter les gens à sortir le visage découvert est par ailleurs absolument déplacé.

NON à la loi sur les services d’identification électronique

Les Vert.e.s genevois.e.s refusent à une large majorité la loi sur les services d’identification électronique (LSIE) qui dépouille l’Etat de l’une de ses prérogatives régaliennes fondamentales : délivrer à tout.e citoyen.ne un moyen d’identification, qu’il soit numérique ou analogique. La nouvelle loi adoptée par le Parlement fédéral en 2019 délègue cette tâche à des entreprises privées sans proposer d’option étatique. Les Vert.e.s ont lancé le référendum avec différentes associations et groupes politiques pour s’opposer à cette privatisation des prestations de base de la Confédération. Alors que le numérique prend une part croissante dans nos vies, il est temps que l’Etat fédéral investisse dans ce domaine et propose un moyen étatique d’identification électronique. Il en va de la garantie de la protection de la vie privée et de la protection des données, des sujets qui sont extrêmement sensibles. Les Vert.e.s s’engagent à préserver à chaque citoyen.ne son droit fondamental à la protection de la sphère privée.

NON à l’accord de libre-échange avec l’Indonésie

Les Vert.e.s genevois.e.s se prononcent nettement contre l’accord de libre-échange avec l’Indonésie. Cet accord prévoit de supprimer largement les droits de douane et comprend des dispositions annexes sur les investissements, la propriété intellectuelle, la suppression d’entraves commerciales non tarifaires et la coopération économique. Tandis qu’une part importante de la population aspire à favoriser les commerces de proximité et les producteurs locaux, le texte paraphé encourage au contraire les transactions internationales sans regard pour l’environnement et les droits humains. Ainsi, l’accord conclu avec l’Indonésie renforcera et augmentera l’importation d’huile de palme, un produit néfaste à la fois pour la santé publique et pour les petits producteurs, en Suisse et en Indonésie. Les Vert.e.s soutiennent sans réserve le référendum contre ce texte et s’engagent d’ores et déjà contre tous les accords, comme celui avec le Mercosur en 2019, qui ne prennent pas en compte la durabilité comme critère contraignant. Il ne peut y avoir de commerce aux dépens de la population et de l’environnement ; il faut dire NON à l’accord de libre-échange avec l’Indonésie.

OBJET CANTONAL

OUI à l’indemnisation pour perte de revenus liée au Coronavirus

 Les Vert.e.s genevois.e.s soutiennent sans réserve la loi sur l’indemnisation pour perte de revenus liée aux mesures de lutte contre le Coronavirus. Cette loi adoptée en juin 2020 et attaquée par référendum par le MCG et l’UDC garantit une indemnité financière à l’attention de toute personne dont les activités ont cessé au printemps en raison du confinement général. Alors que les mesures d’aides devaient entrer en vigueur au plus vite pour soutenir les travailleuses et travailleurs précaires, l’attitude des partis de la droite extrême a repoussé la mise en œuvre du texte, plongeant par la même occasion des milliers de petits indépendants dans la précarité et l’incertitude. Ce « référendum de la honte » est une aberration, car il oblige la population à voter en mars 2021 un texte qui avait été adopté en urgence en juin 2020. Les Vert.e.s s’engagent en faveur d’une indemnisation salutaire pour nombre de travailleur.se.s du Canton de Genève et rappellent leur soutien inconditionnel aux valeurs de solidarité et de partage qu’il est primordial de défendre, encore davantage par ces temps de crise sociale, sanitaire et environnementale que nous vivons.