Réuni.e.s en Assemblée générale le 28 novembre à la Maison des Associations, les Vert.e.s genevois.es ont pris position sur les cinq objets soumis à la population le 9 février 2020.

OUI à la modification du code pénal sur la discrimination et incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle

Soutenu à l’unanimité par l’assemblée, ce projet propose de compléter la disposition existante du code pénal luttant contre la discrimination raciale afin de l’étendre à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle. Accepter cette modification, c’est combler un vide juridique : actuellement les personnes homosexuelles ne sont pas protégées par la loi si elles sont victimes de haine et de discrimination. La violence verbale et le harcèlement, notamment en milieu scolaire, engendrent des souffrances et, parfois, tuent. D’après le classement ILGA-Europe 2019, la Suisse se positionne en Europe au 27ème rang sur 49 en matière d’égalité des droits des personnes LGBTIQ*. Cette place médiocre est due d’une part à la lacune actuelle sur la norme pénale et d’autre part au fait que le mariage pour toutes et tous n’ait toujours pas été soumis à votation. Il reste une marge de progression importante en Suisse pour respecter les droits des personnes LGBTIQ* et l’acceptation de cette modification du code pénal constituerait une première étape significative.

OUI à l’initiative fédérale «Davantage de logements abordables»

Lancée par l’Association suisse des locataires (ASLOCA) en 2015 et soutenue par les Vert.e.s dès le départ, cette initiative entend obliger la Confédération à promouvoir la construction de logements à loyer abordable. Concrètement, la Confédération encourage, en collaboration avec les cantons, l’offre de logements à loyer modéré, en augmentant la part de logements d’utilité publique (LUP). Ce type de logements n’est pas soumis à la spéculation immobilière et est bien meilleur marché que ceux habituellement mis en location. L’initiative applique ainsi le principe inscrit dans la Constitution suisse que toute personne peut disposer d’un logement adéquat et abordable. Enfin, l’initiative participe à la justice climatique en demandant que l’assainissement énergétique n’engendre pas une augmentation des loyers.

NON à la loi modifiant la loi générale sur l’abolition de l’impôt sur les chiens

Les Vert.e.s estiment que l’impôt sur les chiens, dont le montant est particulièrement modeste, contribue à responsabiliser les détenteur.rice.s de chiens et à les sensibiliser aux efforts des pouvoirs publics en matière de nettoyage de la voirie, de mise à disposition de caninettes et de parcs à chiens. Nous regrettons qu’un groupe politique ait essayé, en abolissant cet impôt, d’instrumentaliser la légitime affection que portent certain.e.s d’entre nous à la gent canine et sont persuadé.e.s que les vrai.e.s ami.e.s des bêtes se réjouissent de participer, par leur attitude citoyenne comme par leur contribution fiscale, aux infrastructures nécessaires pour les chiens.

Liberté de vote aux lois modifiant les limites de zones sur les territoires des communes de Meyrin et Vernier

Genève souffre d’une pénurie de logements depuis des décennies ainsi que de nuisances environnementales importantes (pollution de l’air et émission de GES) dues, en partie, au trafic individuel motorisé de la part de personnes qui ne peuvent se loger dans le canton. La construction de logements à loyers abordables à distance proche des transports publics est donc cardinale pour construire la ville des courtes distances et défendre le droit à un environnement sain. Les projets de déclassement situés dans les communes de Meyrin et Vernier s’inscrivent dans ces principes car il s’agit premièrement de transformer une zone villas en zone de développements qui fait la part belle aux logements abordables. Ces nouveaux quartiers pourraient aussi offrir des espaces publics et verts, des dessertes en transports publics renforcées et des aménagements pour les piétons et vélos. Toutefois, les Vert.e.s estiment que les zones considérées ici sont également frappées de défauts importants. Situées à proximité immédiate de l’autoroute et de l’aéroport, les deux zones sont exposées au bruit et à la pollution de l’air. En effet, la forte charge en oxydes d’azote et en particules fines attendues d’ici à 2030 dans le secteur (à cause de la 3e voie sur l’autoroute et de l’augmentation du trafic aérien) est inquiétante. De plus, de nombreuses surfaces commerciales sont prévues, alors que le canton compte déjà plus de 300’000m2 de bureaux inoccupés. Très partagé.e.s sur la question, les Vert.e.s laisseront la liberté de vote sur ces deux objets.