Alors que 100’000 personnes battaient le pavé à Berne fin septembre pour que la politique passe de la parole aux actes en matière climatique, le Grand Conseil vote enfin la motion Verte pour déclarer l’urgence climatique à Genève ainsi qu’une motion Verte pour développer des quartiers sans voitures. Par contre, le principe de compensation des places de stationnement reste inébranlable, le projet de loi Vert visant à l’alléger ayant été refusé.

Enfin ! Les Vert.e.s genevois.e.s saluent le soutien accordé aujourd’hui par une majorité du Grand Conseil à la motion « Une réponse politique à l’appel des jeunes pour sauver le climat », déposée par Jean Rossiaud. Suite à un important travail en commission, la motion a été fortement amendée mais la députation Verte est satisfaite du résultat. Le Conseil d’Etat est invité à déclarer l’urgence climatique, à compléter le Plan climat cantonal en y fixant à l’horizon 2030 la réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre et la neutralité carbone d’ici 2050 au plus tard, à s’armer d’indicateurs concrets et d’un calendrier de mise en œuvre. Le gouvernement est aussi invité à proposer des moyens financiers et des incitations pour la mise en œuvre du Plan climat. Enfin, les représentant.e.s des jeunes mobilisé.e.s pour le climat doivent être associés à l’adaptation requise et la population doit être tenue informée de l’avancée de ce travail.

Parallèlement à ce travail de fond, des mesures concrètes doivent être prises de suite pour répondre à l’urgence climatique. Le Grand Conseil vient de rater une belle occasion en la matière en refusant le projet de loi Vert, déposé par Mathias Buschbeck, « pour plus de mobilité douce, alléger le principe de compensation ». Alors qu’un tiers des émissions de gaz à effet de serre est généré par les transports, la majorité du Grand Conseil refuse de toucher au principal obstacle au développement de la mobilité douce : le principe de compensation des places de stationnement. L’obligation légale de compenser chaque place de parc, dans un périmètre de maximum 750 mètres, met à mal de nombreux projets d’aménagements urbains pour les piétons et les cyclistes. Il explique en grande partie pourquoi la loi sur la mobilité douce n’a toujours pas été mise en œuvre 8 ans après son acceptation en votation. Les Vert.e.s ont tenté de remédier à cette situation, en amendant l’article 7B de la Loi d’application de la législation fédérale sur la circulation routière de sorte à ne plus appliquer le principe de compensation lors de la réalisation d’aménagements en faveur des piétons ou des cyclistes. Le refus de la majorité est regrettable et démontre qu’en matière de mobilité, l’urgence climatique attendra.

Le même Grand Conseil est pourtant prêt à remettre en question la place accordée aux voitures dans nos quartiers. Il a voté à une large majorité aujourd’hui la motion Verte déposée par David Martin « pour une politique de mobilité favorisant l’habitat sans voitures ». Cette dernière invite notamment le Conseil d’Etat à revoir le règlement concerné en vue de réduire les ratios de places de stationnement de façon à faciliter et encourager la réalisation de projets d’habitat sans voitures. Elle demande aussi que l’Office cantonal des transports accorde plus facilement des dérogations aux maîtres d’ouvrage qui prennent des mesures pour limiter le trafic motorisé individuel et que la Fondation des parkings applique une politique cohérente de délivrance de macarons tenant compte de l’offre de mobilité ou de places de stationnement associée au logement du ménage. Les Vert.e.s saluent le soutien de cette motion mais regrettent le manque de cohérence du Grand Conseil en matière de planification de la mobilité en pleine urgence climatique