Par Pierre Eckert, député et membre de la commission fiscale

« Le segment du luxe se porte très bien » pouvait-on lire récemment dans la presse locale. La crise sanitaire dont nous sortons avec peine aura mis en évidence non seulement l’augmentation de richesse des plus fortuné-es, mais aussi la précarité croissante d’une partie de la population. L’initiative 99% sur laquelle nous nous prononcerons le 26 septembre est formulée de façon générale et demande 1) que les parts du revenu du capital supérieurs à un montant défini par la loi sont imposables à hauteur de 150 et % 2) que les recettes supplémentaires sont affectées à une réduction de l’imposition des personnes disposant de petits ou moyens revenus du travail ou à des paiements de transfert en faveur de la prospérité sociale.

En Suisse, entre 2003 et 2015, la richesse du 1% les plus riches de la population a augmenté de près de 43 %. Dans le même temps, les hauts revenus ont également bénéficié de réductions d’impôts et contribuent désormais moins au financement de la collectivité et des services publics. Les revenus du capital – par exemple les dividendes ou les intérêts – seraient imposés à un taux plus élevé et rétabliraient une certaine équité fiscale. Grâce à un montant d’exemption (on parle de 100’000 francs), il est assuré que les petit-es épargnant-es ne seront pas touché-es par l’initiative.

Les recettes supplémentaires pourront être utilisées pour les personnes à faibles et moyens revenus, en abaissant les impôts, en augmentant les subsides de primes maladie ou en finançant l’accueil extrafamilial des enfants par exemple. Une grande partie de la population bénéficiera ainsi d’une réduction de ses charges et de meilleurs services publics.