Par Ekaterina Dimitrova et Umberto Bandiera, co-responsables du groupe de travail Economie-Emplois des Vert-e-s genevois-es

Est-ce que la Chambre de commerce et d’industrie genevoise (CCIG) marche sur la tête ? Est-ce qu’elle défend véritablement par son choix de soutien politique les intérêts des entreprises et de l’économie genevoises? La CCIG a annoncé son soutien aux candidat-e-s de l’extrême droite à l’élection au Conseil des Etats en déclarant dans le même temps souhaiter une reprise des négociations avec l’Union Européenne (UE). Qu’attendre pourtant de candidat-e-s issu-e-s de partis anti-frontaliers et anti-européens ? Le Comité de la CCIG a oublié que le MCG a notamment lancé une initiative contre l’engagement de frontaliers (invalidée car contraire au droit supérieur…) et que l‘UDC relance une initiative de résiliation de la libre circulation des personnes avec l’UE ? Economiesuisse, la grande faitière patronale ultra-libérale, a déjà exprimé publiquement son opposition. La CCIG a quant à elle fait une fois de plus un choix idéologique, un choix qui ne va pas dans le sens de l’intérêt de l’économie et des entreprises genevoises.

La pénurie de main-d’œuvre requiert à la fois une collaboration étroite avec nos partenaires européens et la mise en place de mesures concrètes. La sénatrice Lisa Mazzone et le sénateur Carlo Sommaruga ont défendu durant la dernière législature une amélioration des relations avec l’UE, essentielles à notre économie. Cela implique également la défense et l’amélioration des conditions de travail, deux objectifs possibles grâce aux mesures d’accompagnement qui demeurent un piller dans nos relations bilatérales avec l’UE. L’hypocrisie de l’extrême droite à ce sujet est bien connue : ces partis font campagne sur le pouvoir d’achat mais au Parlement ils ont voté pour péjorer le salaire minimum. Lisa Mazzone et Carlo Sommaruga, au contraire, se sont battu-e-s ouvertement pour maintenir à Genève cet acquis fondamental pour endiguer le dumping salarial et garantir des salaires décents dans une des régions les plus chères au monde.

Il est dans l’intérêt de Genève et de la Suisse d’avoir deux voix fortes à Berne pour une Suisse ouverte, solidaire, prête à discuter avec l’UE et souhaitant intégrer et protéger la main-d’œuvre présente en Suisse, tout le contraire de ce que défendent les candidat-e-s de la droite populiste isolationniste. Le choix et les soutiens politiques concernant notre économie devraient reposer sur le pragmatisme, l’ouverture et nos intérêts, plutôt que sur l’idéologie.