Réuni-e-s en assemblée générale le 7 décembre 2023, les Vert-e-s genevois-es ont pris position en vue de la votation du 3 mars 2024. Au niveau fédéral, les Vert-e-s soutiennent l’initiative Pour une 13ème rente AVS et s’opposent à une augmentation de l’âge de la retraite. Au niveau cantonal, les Vert-e-s rejettent les lois PAV qui visent à réduire l’accès à des logements abordables à la population ainsi que l’initiative de l’UDC sur l’impôt auto au profit du contreprojet.

Le 3 mars 2024, l’initiative Pour une meilleure vie à la retraite et l’initiative des jeunes libéraux-radicaux Pour une prévoyance vieillesse sûre et durable seront soumises au vote. Pour les Vert-e-s, il est clair que toute personne a droit à une retraite digne et ne doit pas travailler jusqu’à l’épuisement physique et psychique. Pour de nombreuses personnes en Suisse, les rentes de vieillesse ne suffisent pas à permettre « le maintien du niveau de vie antérieur », comme le prescrit la Constitution, en raison notamment de l’augmentation des loyers et des primes d’assurance maladie. L’initiative Pour une meilleure vie à la retraite propose à cet effet un moyen simple mais séduisant : le versement d’une treizième rente AVS. Grâce au financement solidaire de l’AVS – qui gagne plus contribue davantage au financement – la treizième AVS profite à presque toute la population. Le renforcement de l’AVS est en outre particulièrement important pour les femmes, car elles sont particulièrement mal couvertes par le deuxième pilier. C’est pourquoi le parti soutiendra activement cette initiative.

A contrario, les Vert-e-s s’opposeront à l’initiative Pour une prévoyance vieillesse sûre et durable qui vise en premier lieu à augmenter l’âge de la retraite au fur et à mesure que l’espérance de vie augmente. Cette initiative est profondément antisociale – les personnes ayant un niveau d’éducation élevé et un revenu important ont non seulement une espérance de vie plus longue, mais aussi une meilleure santé à la retraite – et ne tient pas compte de la réalité du marché du travail, car de nombreux travailleur-euse-s âgé-e-s ont déjà du mal à trouver un emploi. Le 3 mars prochain, augmentons les rentes de vieillesse et non l’âge de la retraite !

Au niveau cantonal, les Vert-e-s rejettent vivement les deux lois qui modifient les catégories de logement au sein du quartier Praille-Acacias-Vernet. Malgré l’acceptation à plus de 60% des Genevois-es de la loi PAV en 2018, la droite ne démord pas : la proportion de PPE n’y serait pas suffisante. La loi 12291 – votée par la droite y compris le MCG qui a retourné sa veste depuis 2018 – vise à augmenter la part de propriété par étage (PPE). Alors que la part des ménages genevois en capacité d’acheter une habitation est très limitée et que notre canton fait toujours face à une crise du logement, la loi 12291 réduirait la part de logements abordables dans ce nouveau quartier. Quant à elle, la loi 12290 affaiblirait la maitrise des prix des PPE qui seraient vendus au PAV. En effet, pour limiter l’explosion des prix, le modèle qui a fait ses preuves dans de nombreuses villes où la pression foncière est très forte (Londres, Singapour) s’intitule la PPE en droit de superficie (DDP). Il consiste en une forme de location à long terme avec un droit d’usage du terrain. La flambée des prix est limitée par le fait que le terrain revient à l’Etat à la fin du DDP (en réalité ils sont généralement prolongés). La loi 12290 torpille ce mécanisme en le rendant pratiquement inapplicable au PAV. Dans ce futur pôle urbain, on habitera à 10 minutes des nouvelles gares du Léman Express. Ce nouveau morceau de ville sera extrêmement convoité pour cette raison et pour ses autres qualités. Le PAV comporte déjà une part suffisante de PPE. Il est donc impératif de voter non à ces deux lois iniques qui visent à rendre plus de logements inaccessibles à la population tout en favorisant la spéculation immobilière.

L’Initiative cantonale Pour la réduction de l’impôt sur les véhicules lancée par l’UDC vise à réduire de moitié les revenus de l’imposition automobile. A rebours du bon sens, l’UDC souhaite favoriser l’utilisation des transports individuels motorisés en privant l’Etat de recettes nécessaires au développement d’infrastructures pour les transports publics et la mobilité douce. C’est pourquoi une majorité du Grand Conseil – Vert-e-s, PS, Centre, PLR – ont travaillé sur un contreprojet à cette initiative dont l’objectif est de mettre à jour les barèmes d’imposition qui dataient de 2009. Les critères déterminants sont désormais les émissions de CO2 pour les véhicules thermiques et le poids pour les véhicules électriques. Par exemple, les petites voitures peu gourmandes (électriques en particulier) seront favorisées au détriment des SUV (thermiques comme électriques). Au contraire de l’initiative, les Vert-e-s soutiennent ce contreprojet qui rétablit une certaine justice fiscale tout en visant à diminuer les émissions de carbone du canton.

Enfin, les Vert-e-s soutiennent les deux modifications constitutionnelles concernant les droits politiques – ceci afin de faciliter le lancement d’un référendum notamment, aucun autre canton n’ayant un délai de récolte de signatures aussi court – et invitent la population à voter NON à l’inscription d’un hymne cantonal dans la Constitution (qui constitue le contrat social entre les habitant-e-s du canton ; un hymne n’a rien à faire dans cette loi fondamentale et c’est pourquoi aucun autre canton Suisse ni la Confédération ne placent leur hymne dans leurs constitutions).