Mesdames et Messieurs les députés,

Depuis plus de quatre ans la Syrie est à feu et à sang. La population civile est la première touchée par cette  affreuse guerre.  Tant le régime en place que Daesh ont en effet pris pour cible les civils, n’hésitant pas à bombarder hôpitaux et écoles et détruisant des villes entières. 

Depuis le début du conflit, la communauté internationale assiste impuissante à ce désastre et est incapable d’agir de manière concertée pour y mettre fin. Devant ce constat d’échec, elle doit au moins faire tout son possible pour alléger les souffrances de la population civile et venir en aide aux victimes.

Fuyant la guerre, des millions de personnes sont déplacées et les réfugiés se comptent aussi désormais par millions. 95 % d’entre eux vivent actuellement au Liban, en Turquie, en Jordanie, en Irak et en Égypte. Mais à nouveau, la communauté internationale néglige ces réfugiés et ne donne pas les moyens aux OI de subvenir à leurs besoins.

Alors, oui, certains de ces réfugiés  ont repris la route dans l’espoir de pouvoir mener une vie digne  et ils arrivent donc désormais en Europe.  Cette situation est certes grave et les images qui nous arrivent sont frappantes. Mais, dans l’histoire de l’Europe et de la Suisse, ce n’est pas la première fois que cela arrive et cela ne sera pas la dernière. Nous avons su accueillir de nombreux réfugiés dans le passé, nous serons capables d’en accueillir à nouveau. Chaque pays se doit de participer à l’accueil de réfugiés selon son poids démographique et sa force économique. Il en va de notre dignité.

Mesdames et Messieurs, les députés, je ne suis pas certaine que les manuels d’histoire seront très indulgents à notre égard. Genève est la  capitale mondiale de l’humanitaire, elle se targue d’accueillir  les sièges du HCR, de l’OIM et est le berceau de la Croix Rouge. Les retombées tant pécuniaires qu’en termes d’image sont très positives pour le Canton. Dans ce contexte, convoquer une séance extraordinaire du Grand conseil sur un sujet aussi grave à Genève – capitale humanitaire – est vraiment indigne. Pire même, ce genre de gesticulation met en péril la place de Genève dans le monde. Cette instrumentalisation d’une crise -qui n’en est même pas une pour la Suisse – est déplorable. 

Mesdames et Messieurs les députés, les Verts refuseront les trois objets présentés devant vous et vous invitent à en faire de même.