Sophie Bobillier

Lundi 11 août dernier, notre députée Sophie Bobillier s’est rendue à Berne aux côtés de Cyril Mizrahi, député socialiste au Grand Conseil. Ils sont intervenus devant la Commission de politique extérieure du Conseil des États pour défendre un texte en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine par la Suisse. Plus précisément, il s’agit d’une résolution, rédigée par Sophie Bobillier, que le Grand Conseil genevois a acceptée en novembre 2024, par 36 voix pour, 24 contre et 8 abstentions. Adressée à l’Assemblée fédérale, cette résolution lui demandait non seulement de reconnaître l’Etat de la Palestine, mais aussi de déployer tous les efforts possibles en vue d’instaurer une paix juste et durable entre Israël et la Palestine. 

Malheureusement, la commission fédérale a décidé de ne pas donner suite à cette initiative cantonale, en brandissant des arguments purement formels.

La majorité de la commission de politique extérieure a estimé que la reconnaissance relevait uniquement du Conseil fédéral et que l’instrument de l’initiative cantonale n’était pas approprié. Alors même que l’article 173, alinéa 1, lettre a de la Constitution fédérale prévoit une compétence spécifique de l’Assemblée fédérale de prendre les mesures nécessaires pour préserver la sécurité extérieure, l’indépendance et la neutralité de la Suisse.
La minorité de la commission a rappelé que la Suisse devait accompagner le processus en cours, qui voit un nombre croissant d’États reconnaître la Palestine.

Notre députée Verte a défendu, au nom du Grand Conseil genevois, une position juridique, politique, mais aussi profondément humaine:

  • La Palestine remplit les critères internationaux de l’État (territoire, population, gouvernement)
  • La dynamique internationale s’accélère (enfin!), avec de nombreux États européens qui se préparent à franchir ce pas
  • La reconnaissance de la Palestine aux côtés d’Israël est une condition pour mettre les deux peuples sur un pied d’égalité à la table des négociations et favoriser une paix durable. La Suisse a pourtant été historiquement précurseuse dans la reconnaissance de Nations, en 1950 la Chine, et en 2008 le Kosovo.
  • La neutralité suisse ne signifie pas inaction face à l’horreur qui se déroule sous nos yeux. La neutralité doit incarner notre capacité d’accompagner les parties aux conflits dans un processus de paix, dans la continuité de l’engagement humanitaire et diplomatique suisse.

Cette décision de la Commission de politique extérieure du Conseil des États est regrettable, voire condamnable. Si notre texte a été rejeté par cette dernière, il doit encore être examiné par son homologue du Conseil national, avant d’être débattu en plénière. Nous continuerons à défendre notre position jusqu’au bout: il est plus que temps que la Suisse cesse sa complicité criminelle face au génocide qui se déroule sous nos yeux. 

Le 19 août 2025