Genève a adopté aujourd’hui à la quasi-unanimité le projet de loi de notre députée Louise Trottet interdisant les puffs, ces cigarettes électroniques à usage unique, qui ciblent massivement les jeunes. Le texte a été accepté avec la clause d’urgence, preuve de la détermination du Grand Conseil à protéger la jeunesse et l’environnement, en dépit des manœuvres d’une industrie du tabac qui n’a pas changé de méthodes depuis le siècle dernier.

Un lobbying intense et mensonger  

Ces dernières semaines, un acteur majeur de l’industrie du tabac basé en Suisse, qui commercialise aussi des cigarettes électroniques jetables, a mené une campagne de de communication agressive :   

  • Publireportages en pleine page dans la presse écrite, donnant presque l’impression que l’entreprise se présente comme une véritable défenseuse de la santé publique ;
  • Publicités dans la presse en ligne, mettant en garde contre les « interdictions absurdes et néfastes » et le prétendu risque de pertes fiscales, d’alimentation du marché noir et de mise en danger des consommateurs ;
  • Courrier adressé directement au Grand Conseil avant le début de la session, demandant de suspendre les travaux sur ce projet de loi, prétendant que les «cigarettes électroniques jetables offrent une alternative sans combustion aux fumeurs adultes» et prétextant vouloir éviter le « risque de fragmentation du cadre réglementaire suisse ».   

Les motifs juridiques évoqués ne visent qu’à faire diversion et les arguments relatifs à la réduction des risques sont mensongers et malhonnêtes. Si les cigarettes électroniques rechargeables peuvent, dans certains cas, aider des personnes déjà dépendantes à la cigarette à réduire leurs risques, les versions jetables – les puffs – ont pour unique objectif d’attirer de jeunes consommateurs.  

« Ces gadgets colorés, aux allures de stabilo et aux goûts sucrés, associés à leur bas prix, leur format prêt-à-l’emploi et leur discrétion, visent clairement les adolescent·es qui n’ont pas encore commencé à fumer, et non les adultes déjà dépendants à la cigarette », analyse Louise Trottet.  

Une dépendance précoce et une pollution massive  

Le fait que les puffs rendent les jeunes dépendant-e-s à la nicotine dès l’adolescence et ouvre la porte au tabagisme n’est pas la seule raison qui pousse à les interdire: elles représentent un désastre écologique. Chaque puff jetée revient à mettre un appareil électronique et une pile au lithium à la poubelle, ce qui provoque régulièrement des incendies dans les décharges.  

Le Grand Conseil ne se laisse pas impressionner 

Le lobbysime insistant du cigarettier n’a trompé personne. Genève devient ainsi le troisième canton suisse à interdire les puffs, après le Valais et le Jura. La clause d’urgence votée aujourd’hui garantit que la loi entre immédiatement en vigueur. 
 
Le Parlement fédéral a approuvé en juin dernier le principe d’une interdiction nationale. Mais plusieurs années pourraient s’écouler avant que la loi la mettant en œuvre ne voie le jour. En prenant les devants et dans l’attente de l’interdiction fédérale, Genève protège la jeunesse et interdit une pollution massive, malgré les manœuvres de l’industrie du tabac.   

Contact:

Louise Trottet
Députée au Grand Conseil genevois
Présidente de la commission de la santé, membre de la commission fiscale et de la commission du personnel de l’Etat