Les Verts ont déposé aujourd’hui un projet de loi visant à augmenter de 10 millions les montants alloués aux transports publics genevois pour les années 2017 et 2018. Cette proposition fait suite à la volonté du Conseil d’Etat de poursuivre la diminution de l’offre des TPG tout en augmentant leurs tarifs en décembre 2016. Grâce à ce projet de loi, les Verts proposent la paix des braves en vue de désamorcer cette bombe à retardement dans la mobilité genevoise.

Suite à l’acceptation de l’IN 146 « Stop aux hausses des tarifs des Transports Publics Genevois » et la décision des autorités de ne pas compenser les pertes liées à la baisse des tarifs, la lecture des résultats 2015 des TPG est sans équivoque : il leur manque 10,7 millions par année pour maintenir le même niveau de prestations qu’avant l’acceptation de l’initiative. Pour pallier ce manque à gagner, les Verts ont déposé un projet de loi proposant de rehausser le subside annuel versé aux TPG de 10 millions pour ces deux prochaines années.   

Après une décennie de développement des TPG, l’année 2015 marque un virage néfaste pour les usagers et la population genevoise. L’offre des transports publics genevois a en effet diminué de 2,5% entre 2014 et 2015. Le pire est toutefois à venir ! Il est également prévu une diminution de 4% entre 2014 et 2016, et de 6% d’ici 2018. La vitesse commerciale est également en baisse, s’éloignant encore des objectifs pourtant définis par la loi. En contradiction totale avec les politiques publiques mises en œuvre ailleurs en Europe, les récentes mesures prises par le Conseil d’Etat (ouverture de vois de bus aux deux-roues motorisés, création d’ondes vertes en faveur des voitures, etc.) péjorent d’autant plus la vitesse commerciale des TPG. La conséquence probable de cette baisse d’attractivité des transports publics sera de favoriser un transfert modal en faveur des transports individuels motorisés, finissant de congestionner notre canton.

C’est dans ce contexte bouillant que le Conseil d’Etat a déposé en janvier 2016 un projet de loi prévoyant d’augmenter les tarifs Unireso. En effet, à une augmentation de 3% décidée au niveau fédéral, le Conseil d’Etat propose d’adjoindre une hausse de 2 à 7 % au niveau genevois. Cette hausse permettra de « diminuer la diminution » de l’offre. En clair, le Conseil d’Etat propose, une hausse des tarifs tout en ne remettant pas en cause sa politique de baisse de l’offre ! Dans le contexte actuel, il n’y a pas de doute que cette augmentation des tarifs sera combattue sans peine par référendum, si ce projet arrive à obtenir une majorité au parlement. Il s’agira alors d’un retour à la case départ et les Genevois en seront encore une fois les victimes.

Pourtant, en vue de la prochaine mise en service du CEVA, en décembre 2019, il est impératif de s’assurer le maintien d’une clientèle fidèle et convaincue par l’offre des transports publics à Genève. C’est le moment ou jamais de préparer la transition et la complémentarité des offres à venir des TPG et de CFF. Nous devons donc investir aujourd’hui dans l’offre de transports publics pour assurer la rentabilité future de nos investissements. Raison pour laquelle les Verts proposent la paix des braves en assortissant cette hausse des tarifs d’une modeste augmentation des montants qu’il est prévu d’allouer aux TPG pour les années 2017 et 2018. L’augmentation prévue des tarifs pourra dès lors être justifiable aux yeux de la population.

Contacts :

Mathias Buschbeck, Député, Commissaire des transports, 076 341 41 02