Par François Lefort, Député

Genève étouffe sous le trafic, les engorgements, la pollution, pour avoir fait les mauvais choix, comme par exemple avoir supprimé son réseau de tram dans les années 60, pour avoir accumulé des retards et par absence d’anticipation, par exemple, le CEVA, un projet vieux de 100 ans, en plus combattu et retardé encore 4 ans par des oppositions.

Dans ce contexte l’initiative des Verts est une proposition raisonnable et nécessaire, la seule solution pratique pour augmenter la vitesse commerciale des transports publics en leur donnant la priorité dans le trafic. Le trafic individuel motorisé occupe presque tout l’espace et gêne les transports publics, élargir les rues est impossible. Les conséquences, on l’a vu en 2011, lors de l’augmentation de l’offre, sont un ralentissement des transports publics, les plus lents de Suisse. Nous savons tous que les déplacements vont encore augmenter, que le trafic des véhicules individuels motorisés va augmenter, c’est cela qu’il faut accompagner, par des propositions pratiques pour maintenant et pas pour dans 40 ans, car les bouchons et la ville qui étouffe sous la pollution, c’est aujourd’hui.

Développer les transports en commun n’est pas la panacée mais c’est la seule solution. L’initiative comme le contre-projet propose des solutions tangibles pour maintenant pas pour demain. Ce n’est pas le cas de l’initiative pour la traversée du lac, un miroir aux alouettes, bien utile pour faire semblant de faire quelque chose pour résoudre le problème du trafic, mais surtout une véritable machine à déception, puisque même si elle est acceptée, les problèmes d’aujourd’hui ne seront pas réglés avant des dizaines d’années. La vraie urgence c’est de mettre en œuvre les projets d’extension des réseaux de tram et de trolleybus votés en novembre 2013 et qui devraient compléter le CEVA. Nous sommes en 2016, pas un coup de pioche en vue! C’est inquiétant! Le transport par câble, les pistes cyclables ou le covoiturage doivent aussi être développées. La réduction de l’accessibilité à l’hypercentre proposée par le contre-projet est aussi une solution, d’ailleurs pratiquée avec la piétonisation dans de nombreuses villes suisses.

Ce que propose la gauche à Genève sont des solutions mises en œuvre, il y a longtemps, ailleurs en Suisse, par des majorités de droite, alors que la droite genevoise, confite dans son dogme du libre choix du mode de déplacement, a réussi à retarder des décisions qui auraient dû être prises il y a 30 ans.

Ce que veulent aujourd’hui les Genevois, et pas demain, ce sont des déplacements privés et professionnels facilités et une réduction de la pollution. Les projets bien tangibles et financés existent, il faut les réaliser plutôt que de vendre des chimères au prix fort.