Si Pierre Maudet a menti,  

il devra démissionner!

Pour les Verts genevois, si la dernière version de Pierre Maudet sur les raisons, les conditions et le financement de son voyage à Abu Dhabi impliquant l’ami d’un ami s’avère être un nouveau mensonge, il n’aura d’autre choix que de démissionner.

Dès le début de ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler « l’affaire Maudet », les Verts genevois ont lancé un appel au Conseiller d’Etat concerné afin qu’il prenne toute la mesure de la gravité de la situation et qu’il offre aux Genevois-e-s une version cohérente sur les buts, conditions et financement de son séjour à Abu Dhabi en 2015.

Force est de constater qu’aucune réponse crédible à ces questions légitimes n’a été apportée depuis. Au contraire, de nouvelles interrogations sont apparues tandis que son parti, le PLR, n’a cessé de minimiser la gravité de la situation.

A la lecture du communiqué de presse du Ministère public du 30 août dernier demandant la levée de l’immunité du Conseiller d’État Pierre Maudet par le Grand Conseil, il est désormais établi que la justice arrive aux mêmes conclusions que notre parti en ce que la version apportée par Pierre Maudet n’est pas crédible.

En demandant la levée de son immunité afin de le poursuivre du chef d’accusation d’acceptation d’un avantage passible, faut-il le rappeler, de trois ans de prison ferme, le ministère public rappelle aussi la gravité des faits reprochés à Pierre Maudet. Les Verts genevois tiennent néanmoins à réitérer leur attachement au principe de présomption d’innocence dont doit bénéficier l’accusé et ne se prononceront donc pas sur la partie pénale de ce dossier.

Il n’en va pas de même aux plans éthique et politique. Car à la lecture du communiqué de presse du ministère public du 30 août 2018, il ressort que Pierre Maudet aurait sciemment menti sur les raisons, les conditions et le financement de son voyage à Abu Dhabi.

Le Ministère public prétend en effet avoir des éléments qui prouveraient que le voyage n’avait rien de privé et que la version des intéressés sur le financement de ce couteux voyage aurait été montée de toutes pièces en 2018.

Les Verts genevois rappellent ici que cette version des faits portée par Pierre Maudet et dénoncée par la justice de notre canton n’est pas la première. Il avait en effet d’abord prétendu avoir lui-même réglé la note totale. Ces balbutiements nous amènent aujourd’hui à douter fortement de la probité du président du Conseil d’Etat. C’est pourquoi, s’il s’avère que Pierre Maudet a menti quant aux raisons, aux conditions et au financement de son voyage à Abu Dhabi, les Verts genevois estiment qu’il n’aura d’autre choix que de démissionner.

Aujourd’hui, le Conseil d’Etat a annoncé vouloir ménager la chèvre et le chou en ne relevant Pierre Maudet que de certaines de ses prérogatives sans toucher ni à la présidence du Conseil d’Etat, ni à ses responsabilités en matière de sécurité et auprès de l’aéroport. Nous jugeons cela insuffisant pour retrouver la nécessaire sérénité, seule capable de permettre à nos autorités cantonales de se concentrer sur les projets essentiels pour l’avenir de Genève à l’instar des infrastructures de transport, de la réforme de la fiscalité des entreprises ou encore de celle de la CPEG.

Car au vu de la détermination du ministère public et des nouvelles révélations quasi-quotidiennes en lien avec cette affaire, il n’est pas réaliste d’imaginer que les choses s’apaiseraient d’elles-mêmes avant de longs mois, voire des années.

Sur un plan plus général, les Verts genevois tiennent à rappeler leur attachement à l’éthique en politique et l’importance de renforcer la législation permettant de lutter contre la corruption et les conflits d’intérêt des élus. Ainsi, nous défendons les principes de transparence totale dans le financement des campagnes et des partis ainsi que dans la limitation des liens d’intérêt des élus, au contraire de nombreux-ères conseillers-ères nationaux-ales grassement rémunéré-e-s par des conseils d’administration de caisses maladies.

A Genève, les liens quasi-organiques de certain-e-s élu-e-s avec les multinationales, les milieux financiers ou les promoteurs immobiliers soulèvent des questions légitimes sur leur indépendance. Les Verts genevois poursuivront leurs actions afin que les citoyen-e-s puissent un jour choisir leurs élus en étant pleinement informés sur leurs liens d’intérêts.

Contacts 

Nicolas Walder, Président des Verts genevois

Mathias Buschbeck, chef de groupe des Verts au Grand Conseil