Le Grand Conseil donne une bouffée d’air à Genève

Ce soir, les feux étaient au vert au Grand Conseil genevois. La majorité des élu.e.s a enterré de justesse deux projets routiers archaïques, climaticides et hors de prix, puis a apporté son soutien à l’initiative des Verts genevois, intitulée « De l’air, moins de bruit. Préservons notre santé face à la pollution ».

Ce soir, les Verts genevois fêtent le rejet par une courte majorité du Grand Conseil du projet de loi visant la construction des routes dites L1 et L2. Le projet de liaison entre la route de Saconnex-d’Arve et la route d’Annecy, dite L1, et entre la route d’Annecy et la route de Pierre-Grand, dite L2, touchait trois zones de haute valeur biologique. Le danger de dégradation environnementale était très élevé, notamment dans la zone naturelle de la Bistoquette. Les préavis négatifs de la commission consultative sur la biodiversité, de la commission des monuments et sites, les positions défavorables du WWF Genève, de Pro Natura Genève, des associations d’habitants Sauvegardons La Chapelle et La Goulette ont permis de convaincre la majorité des député.e.s d’enterrer ce projet. Outre la protection d’espaces naturels et de la biodiversité, indispensables dans une période d’effondrement des espèces, ce sont également 122 millions de francs qui pourront être investis dans des projets de mobilité pertinents, tels quel la réalisation des projets d’agglomération 1,2 et 3 ou la mise en œuvre de la loi sur la mobilité douce, qui se fait attendre depuis 2011.

Dans la foulée, la majorité du Grand Conseil a décidé de suivre l’avis du Conseil d’Etat et d’apporter son soutien à l’initiative cantonale « De l’air, moins de bruit. Préservons notre santé face à la pollution », portée par les Verts genevois, sans y opposer de contre-projet. Ce vote enthousiasmant témoigne de la volonté de la majorité des élu.e.s genevois.e.s de garantir une certaine qualité de vie à sa population, alors que le canton se densifie de manière intense et rapide.

Pour rappel, cette initiative exige de l’Etat des actions concrètes de lutte contre la pollution de l’air et le bruit afin de favoriser la santé publique et améliorer la qualité de l’environnement. Elle demande à l’Etat de réduire durablement la pollution à travers des actions efficaces, afin d’assurer en tous points du canton le respect du seuil des tolérances fédérales d’ici au plus tard 2030. Les mesures comprennent la limitation de la circulation motorisée, l’installation de systèmes de chauffage plus efficients et la réduction des émissions de l’aéroport. Le Canton devra par ailleurs réagir rapidement aux pics de pollution pour protéger sans attendre la santé de la population. Des mesures urgentes sont exigées, telles que la gratuité des transports publics et le renforcement ponctuel de l’offre ou la limitation des véhicules les plus polluants. Enfin, l’information sur le niveau des pollutions est capitale. L’Etat devra communiquer de manière périodique les données collectées sur la pollution sur l’ensemble du canton.

Ci-dessous, pour rappel, les feuilles de signature de l’initiative indiquant les modifications législatives proposées.