La première session du Grand Conseil depuis l’éclatement de la crise du COVID-19 sera marquée par l’élection d’un Vert à sa Présidence et par le vote d’une série de textes parlementaires pour faire face à la crise. Les Vert.e.s genevois.e.s se réjouissent de l’élection de François Lefort et appellent les député.e.s à voter la motion Verte pour un soutien à la presse écrite régionale sur le siège. Il est regrettable que la discussion urgente sur la motion Verte visant à apporter un soutien immédiat à la distribution d’aide alimentaire ait été refusée.

Ce soir, François Lefort, député Vert, a été élu Président du Grand Conseil genevois par une large majorité de député.e.s. Il s’agit de la troisième présidence écologiste, après celle d’Anne Mahrer en 2006 et de Pierre Losio en 2011, dont nous saluons ici la mémoire. Député depuis 2009, François Lefort a assumé la présidence de plusieurs commissions au fil des ans, ainsi que la charge de membre du Bureau du Grand Conseil depuis 2012, dont il a été élu deux fois deuxième vice-président et une fois premier vice-président. Sa solide expérience politique faisait de lui un candidat idéal à la Présidence du Grand Conseil et nous lui souhaitons beaucoup de plaisir et de succès dans sa nouvelle fonction. L’élection a lieu le jour même d’une étape majeure de déconfinement dans le contexte de la pandémie de COVID-19, tout un symbole. La Présidence de Monsieur Lefort accompagnera effectivement la prise en charge des besoins sociaux consécutifs à cette crise, la reconstruction d’un tissu économique fortement affaibli et la mise en œuvre de la transition écologique, qui n’a que trop tardé, à Genève.

Demain, le Grand Conseil poursuivra ses travaux et l’étude d’objets parlementaires visant à orienter l’action publique au cœur de la crise. Les Vert.e.s genevois.e.s regrettent le refus de la majorité de traiter en urgence leur motion intitulée « Soutenir l’aide alimentaire pour répondre à l’urgence sociale » (M 2636). Pourtant, la situation actuelle rend évident le traitement immédiat de cette motion qui fait suite à une intervention policière démesurée et choquante à la mi-avril, se soldant par l’arrêt de la distribution de vivres par l’association Caravane de solidarité et l’arrestation de sa Présidente. La motion invite le Conseil d’Etat à autoriser systématiquement et de manière pérenne les associations à effectuer des distributions de produits de première nécessité dans l’espace public et à informer la police cantonale de cette décision, afin qu’elle cesse de les entraver. Elle demande également la mise en place d’un mécanisme financier pérenne pour l’aide alimentaire à Genève. Pour appuyer ces demandes, une pétition munie de plus de 700 signatures vient d’être déposée par les Vert.e.s, demandant l’arrêt de toute procédure à l’encontre de la Présidente de la Caravane de Solidarité Genève, l’octroi rétroactif et pérenne d’une autorisation pour les distributions de l’association ainsi que la mise à disposition de moyens par les autorités cantonales et municipales. Enfin, les signataires demandent également la pérennisation de l’aide alimentaire d’urgence par le biais du canton de Genève et de l’Association des communes genevoises et la coordination de cette aide avec l’ensemble des associations caritatives du canton.

La seconde motion demandée en urgence par les Vert.e.s vise l’aide à la presse (M 2513). Elle invite le Conseil d’Etat à proposer un financement par contrat de prestations de l’information citoyenne, locale et régionale dans la presse écrite diffusée sur le canton de Genève. Alors qu’on apprenait il y a quelques jours la disparition de l’hebdomadaire « Le Régional », basé à Vevey, victime de la chute de ses recettes publicitaires dans le sillage du coronavirus, il est urgent d’apporter un soutien financier à nos canaux d’information locaux. Sans eux, nous n’aurions pas eu accès à une information de qualité et mise à jour quasiment en temps réel pendant toute la période de semi-confinement. Assurer un financement de ces médias, c’est remercier ces équipes de rédaction pour les risques encourus sur le terrain afin de nous délivrer cette information essentielle. C’est aussi s’assurer de la survie d’une certaine diversité médiatique, une condition nécessaire à la tenue de débats citoyens de qualité.