Le 3 décembre, le Conseil d’Etat a annoncé que l’initiative cantonale déposée par l’UDC pour une traversée de la Rade n’a pas abouti. Selon les chiffres officiels, l’écart est abyssal : 2’344 signatures invalidées sur 6’073, soit 38,6 % d’invalidations, très loin des taux habituellement observés, compris entre 10 et 15 %. A titre de comparaison, l’initiative nécessitait 5’619 signatures valides pour être déposée, mais seules 3’729 ont passé le contrôle légal. Ces données, reprises dans la question écrite urgente déposée au Grand Conseil par le député Pierre Eckert, posent une question simple : comment un tel taux d’erreurs est-il possible ?

Ce fiasco soulève des interrogations majeures. Le cadre légal genevois interdit toute récolte de signatures rémunérée et prévoit des sanctions pénales en cas de violation de l’article 183, chiffre 3, lettre d de la LEDP. Or un tel volume d’invalidations laisse penser soit à une incompétence grave, soit à des méthodes douteuses, incompatibles avec l’exigence démocratique qui devrait s’imposer à tout parti politique. C’est précisément pour faire la lumière sur ces pratiques que Pierre Eckert a interpellé le Conseil d’Etat au moyen d’une question écrite urgente déposée le 8 décembre.

Un taux d’invalidations de près de 40 % est totalement anormal. Ces chiffres montrent soit une incompétence manifeste, soit des pratiques de récolte contraires à l’esprit de notre démocratie. » Pierre Eckert, député au Grand Conseil

Cette affaire intervient au moment où l’UDC mène une offensive politique contre les droits démocratiques des personnes étrangères, allant jusqu’à brandir des menaces d’initiative pour supprimer leur droit de vote communal, instrumentalisant la situation de Vernier pour nourrir sa rhétorique xénophobe coutumière. Avant de prétendre restreindre les droits d’autrui, l’UDC ferait mieux de balayer devant sa propre porte.

Alors que l’UDC prétend défendre la démocratie en visant les droits politiques des personnes étrangères, ses propres méthodes révèlent des manquements d’autant plus préoccupants. » Maryam Yunus Ebener, présidente des Vert-e-s genevois-es

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