Par Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale. Ce texte est paru dans la rubrique Face-à-face de la Tribune de Genève le 17 avril 2024. 

Le 9 juin, le peuple suisse votera sur la loi fédérale pour l’électricité, centrée sur le développement des énergies renouvelables. Cette loi vise à instaurer un futur énergétique plus durable et autonome pour notre pays, en réduisant notre dépendance aux importations et en optimisant la gestion des ressources naturelles en Suisse. Cette loi répond aux besoins croissants d’électricité, spécialement en hiver, par une hausse significative de la production d’énergies renouvelables (solaire, hydroélectrique, éolienne, biomasse), diminuant ainsi les importations nécessaires durant les mois froids.

Il est surprenant que l’une des oppositions les plus fortes à cette loi provienne justement de l’UDC, un parti s’assumant volontiers comme chantre de la souveraineté mais qui, sur un élément aussi essentiel que l’énergie, veut encore et toujours faire dépendre notre pays de ses voisins européens… et particulièrement de pays autocratiques tels que la Russie quand il s’agit de gaz.

Cette loi promeut un équilibre entre développement énergétique et protection environnementale. Plus de 80% des nouvelles capacités solaires seront établies sur des structures existantes, les toits par exemple, ou les façades, réduisant l’impact sur l’environnement. Elle définira aussi les zones propices à l’hydroélectricité et à l’éolien dans les plans directeurs cantonaux, en préservant les biotopes et les réserves pour oiseaux migrateurs, garantissant une transition énergétique en accord avec notre biodiversité.

L’accent sur les renouvelables indigènes stabilise justement les prix pour les ménages et diminue le risque de fluctuations, tout en favorisant un approvisionnement local qui évite les coûts élevés durant les pénuries.

Plus important encore, cette loi impose également aux fournisseurs d’électricité des programmes d’économie d’énergie, qui se traduiront par des réductions de coûts pour les ménages, à l’image de ce qui s’est fait pour le canton de Genève avec le programme éco21 des SIG.

L’économie d’énergie est une ressource en soi et reste trop peu exploitée dans notre pays… pourtant, elle est énorme. Les économies d’énergie pourraient permettre d’alimenter des centaines de milliers de ménages, si l’on s’en donnait les moyens! L’énergie la moins chère et la moins impactante sur la nature est l’énergie que l’on ne consomme pas.