La semaine dernière, le magistrat en charge de la mobilité cantonale annonçait en grande pompe la mise en place de mesures encourageant un flux automobile plus rapide sur la route de Chancy. Dans la presse, pas ou peu de questionnements face à cette mini-révolution qui va pourtant à contre-courant de tous les projets de mobilité développés actuellement aux abords des agglomérations européennes. Sur le terrain, au sein des communes, ces dispositions suscitent toutefois des doutes importants…

Habituellement, avant une modification des aménagements et des flux routiers sur leur territoire, les autorités municipales sont consultées. C’est d’ailleurs une prescription constitutionnelle qui charge l’Etat d’informer, de consulter et de mettre en place des cadres de concertation… Sauf que cette fois-ci, à Lancy, les Conseils administratif et municipal ont appris dans les journaux du matin que des modifications importantes avaient été mises en œuvre sur leur territoire.

Pourtant, les effets de la mise en œuvre de ces mesures posent de nombreuses questions car la vitesse et le nombre de véhicule promettent de croitre. La sécurité des piétons, dont font notamment partie les enfants sur le chemin de l’école, est-elle assurée ? Pour les bordiers, faut-il s’attendre à une augmentation des nuisances sonores induites par la vitesse et le nombre de véhicules? Nous aimerions également savoir comment le transit périurbain de mobilité douce, celui qui croise perpendiculairement les axes en régime « onde verte », sera modifié? Les lancéens ont besoin de connaître les impacts sur leurs déplacements quotidiens. Finalement, combien de personnes supplémentaires, encouragées par l’effet d’annonce des « ondes vertes » reprendront à court et moyen terme leurs voitures aux heures de pointe ? Les bouchons ne risquent-ils pas de se reporter au centre ville de Genève ?

Alors que partout on parle de réduire les émissions de gaz d’échappement et de particules fines dans les centres villes et que l’écrasante majorité des agglomérations travaillent dans ce sens, nous assistons, impuissants à la mise en œuvre, à Genève, de mesures encourageant le trafic automobile dans le centre urbain du canton. Alors qu’il y a juste deux mois, à l’occasion d’un pic de pollution, nous entendions notre ministre de la mobilité, Monsieur Barthassat, se dire préoccupé de la situation, nous l’entendons annoncer la semaine dernière des mesures favorisant la circulation automobile en direction de l’ultra centre, ceci au détriment de la mobilité douce.

Face au manque de respect des processus démocratiques de consultation, au manque de transparence et au manque de cohérence de Monsieur Barthassat, nous osons espérer que la Direction générale des transports pourra rapidement transmettre ses études aux autorités communales concernées pour qu’elles puissent à leur tour informer les élu-e-s et les habitant-e-s.

Contacts :

Laure Grivet (Conseillère municipale, Ville de Lancy) : 078 746 52 84

Marie-Pierre Theubet (Cheffe de groupe Verts, Conseil municipal Ville de Genève) : 076 326 19 89

Mathias Buschbeck (Député au Grand Conseil) : 076 341 41 02