Par Nicolas Walder, président des Vert.e.s genevois.es et candidat au Conseil national. Ce texte est paru dans le journal Le carougeois le 30 septembre 2019.

Si la Suisse bénéficie d’un système fédéral qui octroie une large autonomie aux cantons, les défis majeurs qui se posent à notre pays nécessiteront que l’on y apporte des réponses ambitieuses et courageuses au niveau national. Dès lors, si j’ai décidé de me porter candidat au conseil national, c’est pour que des défis tels que l’urgence climatique, la durabilité économique ou la justice sociale ne restent pas de vagues concepts creux mais qu’ils soient transformés en lois et en actions concrètes de manière à accompagner notre pays sereinement dans trois directions qui me semblent incontournables :

Faire de l’environnement une priorité

Les jeunes défilant partout dans le monde pour le climat ont raison, il y a urgence. Cette année aura en effet confirmé l’accélération inquiétante des conséquences liées au réchauffement climatique : disparition des glaciers, records de températures, incendies et tempêtes à répétitions, fonte des pôles, chute de la biodiversité et bien sûr les autres drames auxquels on tend presque à s’habituer : plastiques dans les océans, pesticides dans les sols et pollution de l’air.

Si les collectivités locales ont un rôle important à jouer grâce à des politiques engagées que je m’applique à développer à Carouge (Fair Trade, Achats responsables, Zéro déchets, …), les enjeux environnementaux nécessiteront surtout des décisions claires et courageuses au niveau national afin de permettre le développement de politiques innovantes, durables et écologiquement responsables.

Répondre à l’urgence climatique en Suisse, ce sera par exemple interdire rapidement l’usage de pesticides, revoir la politique aéroportuaire ou encore réserver les fonds fédéraux aux développements du rail et de la mobilité douce. Ce sera aussi financer beaucoup plus massivement la transition énergétique et les reconversions d’exploitations agricoles et de PME. Enfin, il s’agira de renoncer aux placements financiers dans les énergies fossiles et aux accords de libre-échanges avec des Etats ne respectant pas les mêmes normes environnementales et sociales.

Faire de l’égalité une réalité

Les succès historiques à Genève de la grève des femmes du 14 juin et de la marche des fiertés du 7 juillet nous rappellent que l’égalité est loin d’être acquise dans notre pays.  C’est pourquoi si je suis élu à Berne, je m’engagerai pour que chacun,e puisse vivre dignement et qu’il ou elle bénéficie des mêmes opportunités, droits et devoirs. C’est ainsi que je défendrai une baisse des primes maladies autant par un contrôle beaucoup plus strict des prestataires et des caisses que par une plus grande solidarité en liant en partie le niveau des primes aux revenus.

D’une façon plus générale, à l’heure où le travail stable et correctement rémunéré tend à devenir l’exception, je soutiendrai toutes les initiatives visant à l’introduction d’un Revenu de Base Inconditionnel qui permettrait non seulement de réduire la précarité mais aussi de garantir des conditions de vie dignes durant cette période incertaine économiquement.

L’égalité, c’est pour moi aussi lutter contre toutes les formes d’homophobie, de racisme ou d’antisémitisme en sanctionnant fermement les dérives et en accordant les mêmes droits et devoirs pour toutes et tous, y compris en matière de mariage et de procréation.

Enfin, ma vision de la justice sociale implique de légiférer en faveur d’une égalité effective entre femmes et hommes en appliquant la tolérance zéro face à des actes ou propos sexistes mais aussi face à des institutions qui, sous couvert de traditions, discriminent ouvertement les femmes.

Faire de l’ouverture au monde une stratégie assumée

Enfin, s’il faut privilégier les échanges économiques locaux, cela ne signifie nullement de s’enfermer dans un ethnocentrisme destructeur. J’estime au contraire que l’humanisme et l’ouverture au monde doivent être au cœur de la politique de notre pays. Si je suis élu à Berne, j’entends y défendre le droit international et la coopération entre Etats, régions et villes. Mais aussi la solidarité avec les autres pays, ceux qui payent au prix fort les folies économiques, écologiques et sociales de notre monde occidental. J’ai acquis la conviction que si Carouge a pu se développer aussi harmonieusement au fil des siècles, c’est bien parce qu’elle a su accueillir et intégrer dignement ses immigrés et visiteurs, y compris les requérants d’asile.

Dès lors, à l’heure où certains Etats bafouent de plus en plus ouvertement les droits humains, je combattrai fermement toutes les velléités d’attenter à la dignité humaine, quel que soient les groupes concernés.

A travers cette position, j’entends défendre à Berne autant la Genève internationale que la coopération régionale transfrontalière qui sont l’une comme l’autre d’une importance capitale pour notre canton.

Finalement, être au Conseil national c’est défendre la démocratie. Comme à Carouge où la participation citoyenne a largement été intégrée dans les projets que j’ai portés, j’entends à ce que les outils démocratiques qui sont au cœur des institutions de notre pays soient renforcés. Par exemple en luttant pour réduire l’influence des lobbys au sein du parlement et pour accroitre la transparence dans le financement des élus et des partis politiques.