Par Alice Bertholon, Uzma Khamis Vannini et Nicolas Walder, candidat-e-s au Conseil national

Comme Jacques Delors l’affirmait, c’est face aux crises qu’on prend pleinement conscience du besoin d’Europe.

Il est vrai qu’à l’heure où les crises tendent à se succéder, l’Union européenne se montre d’une solidité redoutable. S’appuyant sur l’héritage des Lumières, elle représente même aujourd’hui la seule entité capable d’apporter des réponses à la hauteur des enjeux.

Face au COVID, l’UE a su coordonner et assurer l’accès aux équipements médicaux pour l’ensemble du continent, Suisse comprise. Et face à la sanglante agression russe en Ukraine, elle fait front et a pris des mesures d’envergure pour soutenir l’Ukraine et défendre notre continent et ses valeurs de liberté et de démocratie. Cette boussole européenne, bien qu’imparfaite, est aujourd’hui la seule à disposition face à la barbarie de Poutine et la société orwellienne de Xi Jinping.

En quelques décennies, l’Union européenne est ainsi devenue bien plus qu’un espace de libre-échange. Elle est un véritable espace de coopération permettant de proposer des réponses aux enjeux contemporains : réglementer l’Intelligence Artificielle, renforcer la protection des données, imposer un devoir de diligence aux multinationales, promouvoir les droits fondamentaux, … Et son « Green deal » ne fait pas exception. Un plan d’action largement plus ambitieux que la nouvelle loi CO2 en discussion dans notre parlement.

C’est pourquoi nous avons déposé à Berne une motion demandant que la Suisse y participe étroitement, en commençant par le programme « Net Zero Industry Act » qui vise à ce que 40% au moins des technologies nécessaires pour atteindre les objectifs énergétiques climatiques soient produites dans l’UE.

En Suisse, d’ici 2050, 40% des besoins futurs en électricité devront être couverts par le photovoltaïque, alors que la concentration de la production mondiale sur la Chine constitue un risque stratégique majeur. Des crises géopolitiques en mer de Chine ou logistiques avec un engorgement des chaines d’approvisionnement pourraient en effet mettre en péril le tournant énergétique suisse.

Face à cette situation, que fait le Conseil fédéral ? Absolument rien. Il se refuse toujours à intervenir pour soutenir notre capacité industrielle, y compris dans les domaines jugés stratégiques. Une foi en le marché qui relève d’un aveuglement autant naïf que coupable.

Avec le « Net Zero Industry Act », la Suisse aurait l’occasion, à l’instar de l’UE, de renforcer la compétitivité de son industrie climatique, de soutenir une transition énergétique rapide et de créer des emplois durables.

Il est dans notre intérêt climatique, social et économique d’y participer !