
[Communiqué] Le Grand Conseil dit oui à une meilleure protection de la biodiversité et de ses défenseurs
« La défense des espèces menacées n’est pas un délit, il faut libérer le capitaine Paul Watson !» C’est un message de soutien et d’espoir que le Grand-Conseil a décidé d’envoyer hier soir en soutenant une résolution des Vert-e-s demandant à l’Etat Japonais de respecter ses obligations en matière de protection de la biodiversité marine, de retirer sa demande d’extradition du capitaine Paul Watson et de lui assurer un procès équitable.
Dans un contexte général de perte de biodiversité, nous réitérons notre appel à protéger les espèces menacées de disparition, ainsi que celles et ceux qui se battent, ici et ailleurs, pour nous alerter sur ce déclin.
L’arrestation de Paul Watson par les autorités danoises le 21 juillet dernier suscite un tollé mondial, et ne manque pas d’interroger sur les activités de chasse à la baleine exercées à des fins commerciales. Paul Watson est actuellement détenu dans les geôles du Groenland en attendant la décision du gouvernement quant à sa potentielle extradition au Japon.
Le marin âgé de 73 ans, symbole de la défense de la nature, risque une extradition au Japon, qui se révèlerait lourde de conséquences pour lui. Alors qu’il a contribué à sauver des milliers de baleines victimes de chasses illégales, il serait alors de façon très probable condamné à une lourde peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de détention.
De nombreuses manifestations ont eu lieu à Genève et dans le monde, soutenant le militant et soulignant la controverse de cette détention.
La Suisse, membre de la Commission baleinière internationale se positionnant clairement contre la chasse aux baleines, se doit de prendre position et d’agir dans la mesure de ses prérogatives. La Suisse, et plus particulièrement Genève, sont intimement liées à la protection des grands mammifères marins puisque c’est ici que se tint (le 24 septembre 1931) la première convention internationale visant à réglementer la chasse à la baleine. Elle s’est toujours positionnée dans un rôle de médiatrice fiable et soutien les mesures de protection des baleines.
Le Japon est l’un des trois derniers pays à continuer de pratiquer la chasse à la baleine. Il a quitté en 2019 la Commission baleinière internationale, contournant ainsi un moratoire qui l’aurait empêché de continuer ses activités baleinières, interdites depuis 1986. Auparavant, le Japon fut condamné en 2014 par la Cour internationale de justice, car il continuait à chasser la baleine sous couvert d’effectuer des recherches scientifiques. Ce pays autorise aujourd’hui ouvertement ces chasses à des fins commerciales, et a décidé d’étendre sa chasse de grands mammifères marins aux rorquals, une espèce menacée, alors que les Japonais-es ne souhaitent plus manger de viande de baleine dont la consommation est en chute libre depuis les années 60′ à tel point que la filière baleinière nippone est aujourd’hui largement subventionnée.
Outre le contexte de la chasse à la baleine, il est à noter que de nombreux organismes ainsi que le rapporteur spécial des Nations Unies sur les défenseurs de l’environnement ont souligné dernièrement les menaces grandissantes qui pèsent sur les défenseurs de l’environnement et le danger que cette répression représente pour la démocratie et les droits humains. Plus que d’un cas individuel, il s’agit également de l’avenir des fonds marins et d’un symbole de soutien face à la destruction de la biodiversité par l’être humain.
Pour ces motifs, notre pays se doit ainsi de rappeler à l’État Japonais, avec lequel il entretient des relations amicales et empreintes de respect mutuel, ses engagements en matière de protection de la biodiversité marine, notamment en l’invitant à retirer sa demande d’extradition à l’encontre de Paul Watson.
Les Vert-e-s se félicitent du message donné par une majorité du Grand Conseil genevois en faveur d’une meilleure protection de la biodiversité. Ici ou ailleurs, le déclin ou la disparition de nombreuses espèces animales est un sujet qui nous concerne toutes et tous. #freePaulWatson
[Résolution] La défense des espèces menacées n’est pas un délit, il faut libérer Paul Watson
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- Cédric Jeanneret
- Céline Bartolomucci