Conférences de Rio, Kyoto, Cancun, Accord de Paris: voilà plus de 30 ans que la quasi-totalité des Etats du monde font des promesses pour limiter le réchauffement climatique. Pourtant, d’inondations en canicules, d’ouragans en sécheresses, les COP n’ont de toute évidence pas permis de prendre la mesure de l’urgence que les Vert-e-s brandissent depuis 40 ans.

La COP 28 qui se tient à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre constitue une nouvelle opportunité pour la communauté internationale de s’attaquer aux causes du dérèglement climatique. D’autant que les enjeux principaux sur la table de négociations sont cruciaux: sortie programmée, rapide et équitable des énergies fossiles; dotation du fonds pour pertes et dommages créé en 2022, mais pas encore alimenté; financement climatique vers les pays du Sud où les promesses de 100 milliards annuels peinent à se concrétiser, sans oublier le nécessaire bilan des engagements de Paris alors que la première grande échéance de 2030 approche.

Des défis que ne doivent pas compromettre les polémiques sur le lieu et la présidence de cette COP ou la présence annoncée d’influents lobbyistes en mal d’écoblanchiment; et pour ce qui est de la Suisse, des espoirs que ne doivent pas ternir une délégation emmenée par un président Berset en tournée d’adieux et un ministre Rösti resté très proche de l’industrie fossile.

Face à cette adversité, notre détermination à exiger de la Suisse l’exemplarité doit demeurer intacte. Surtout que notre empreinte carbone atteint toujours 12 tonnes par habitant-e, soit plus du double de la moyenne mondiale. Place financière, importations, gaspillage: il existe pourtant de nombreuses pistes pour réduire nos émissions de CO2.

C’est pourquoi nous veillerons à ce que le Conseil fédéral applique scrupuleusement ses promesses en faveur du climat et qu’il engage enfin notre pays sur une réduction de ses propres émissions de CO2 sans chercher à les compenser ailleurs. Et que la Suisse se montre plus responsable et solidaire vis-à-vis des pays du Sud qui n’ont joué qu’un rôle marginal dans la catastrophe climatique en cours.

Nicolas Walder, conseiller national