Du 14 au 17 février derniers nous avons à nouveau frisé le seuil d’alerte de pollution de l’air. A la fin du mois de janvier, la concentration était telle que tous les signaux étaient au rouge ; les limites de tolérance étaient dépassées tant au milieu urbain que rural et suburbain. Une nappe de pollution atteignait tout Genève. Alors que la motion verte « Contre la pollution aux particules fines » permettait d’améliorer nettement la situation sanitaire du canton, en proscrivant le diesel du parc automobile de l’Etat, la majorité du Grand Conseil a préféré couler le texte en retirant toute sa substance. Par ailleurs la même majorité de droite a plébiscité un développement démesuré et néfaste de l’aéroport. Les Verts promettent de poursuivre la réflexion avec la société civile et de faire campagne activement en faveur de l’initiative « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève ».

Les pics de pollution à particules fines sont réguliers à Genève. Chaque année, près de 3000 personnes décèdent en Suisse des causes de la pollution de l’air, sans compter les maladies pulmonaires et cardiovasculaires ainsi que les infections respiratoires engendrées en particulier chez les enfants et les personnes âgées. Au niveau mondial, la pollution atmosphérique est devenue le quatrième facteur de décès prématuré.

Les véhicules diesel sont fortement émetteurs de ces particules fines : ils en émettent 30 à 100 fois plus que les véhicules à essence, ce qui constitue 90 % des particules émises par l’ensemble des véhicules. Ils constituent dès lors les principaux responsables de cette pollution. La motion verte « Contre la pollution aux particules fines », votée ce matin, demande de proscrire l’achat de véhicules fonctionnant au diesel au sein de l’Etat et des établissements autonomes et propose d’examiner le principe d’une taxe sur le diesel, à l’instar de la taxe sur les véhicules à essence en fonction de leur émission de CO2. La pollution n’ayant pas de frontière, le texte suggère d’étendre la réflexion sur les nuisances du diesel à l’ensemble de l’agglomération. Cette motion a une forte valeur incitative et d’exemplarité, car l’Etat a une réelle marge de progression pour dépolluer son parc automobile. Les Verts déplorent que la droite ait coulé ce texte lui préférant le statut quo. Le Grand Conseil a de ce fait manqué une occasion concrète de lutter contre les particules fines et pour la qualité de vie des habitantes et habitants du canton. Cette motion s’inscrit pourtant pleinement dans la mise en œuvre du Plan Climat Cantonal qui vise à diminuer de 18% le taux de particules fines à Genève d’ici à 2030.

Après 18 mois de refus d’entrer en matière sur la résolution verte « Pour une nouvelle étude d’évolution du trafic aérien multiscénario », qui demandait une nouvelle étude sur le développement à venir de l’aéroport, la majorité de droite du parlement a balayé la dite résolution en préconisant un développement sans limite de l’Aéroport International de Genève. Ce refus démontre une vision économique, sanitaire et environnementale particulièrement limitée de notre parlement. En matière de protection de santé publique, notamment de lutte contre le bruit et la pollution de l’air, les riverains apprécieront tout particulièrement.

La fiche du Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique(fiche PSIA) se base sur une étude unique, qui prévoit une augmentation de 45 000 mouvements et de 10 millions de passagers à l’horizon 2030, soit 1 vol toutes les 90 secondes et 25 millions de passagers par an !  Les Verts expriment leur vive inquiétude suite à ce vote et l’avenir de l’aéroport.  L’analyse des experts de Noé21 met en cause les résultats de cette étude sur laquelle se base la fiche PSIA. Considérant aussi les investissements prévus de l’aéroport (150 millions/an) et les conclusions de la Cours des comptes, publiées récemment sur le pilotage et la construction de l’Aile Est : un développement qui ne répondrait pas à la réalité amènerait une perte de revenu drastique pour le canton !

Pour les Verts, il est essentiel de réaliser une étude prospective qui puisse permettre, au travers de différents scénarios, d’objectiver la situation actuelle et future. Les conditions n’étant actuellement pas réunies pour permettre cette décision politique les Verts poursuivront leur engagement sur ce dossier  en collaboration avec la société civile et ce, notamment dans le cadre de la votation future sur l’initiative « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport ».

Contacts :

François Lefort, député, auteur de la motion sur le diesel, 076 397 62 82

Delphine Klopfenstein Broggini, députée, commissaire de l’environnement, 076 445 61 06

Boris Calame, député, co-auteur de la résolution sur la fiche PSIA, 079 242 21 70