Discours d’Isabelle Pasquier-Eichenberger, conseillère nationale, lors du rassemblement pour la levée des brevets sur les vaccins le 13 octobre 2021. 

Parce que la santé et la solidarité priment sur la propriété et le profit, les Vert-e-s appellent à lever les brevets sur les vaccins Corona

Alors que nous allons voter en Suisse pour la 2ème fois sur la loi Covid, qui fixe les bases du système de prévention, mais aussi qui permet des soutiens économiques, se replacer dans un contexte plus global me semble salutaire. Et nécessaire.

Nécessaire, parce qu’il ne faut pas oublier que nous sommes des privilégié-e-s. Nous vivons dans un pays riche, pionnier de l’industrie pharmaceutique.
Cela implique aussi des responsabilités. Nous avons une tradition humanitaire, notre ville est dépositaire des conventions de Genève et siège de nombreuses organisations internationales. Considérant que 10’000 décès pourraient être évités chaque jour si les vaccins étaient mieux distribués, nous avons aujourd’hui le devoir d’agir.

Depuis le début de la pandémie, les Vert-e-s ont appelé notre gouvernement à s’engager pour que les pays en voie de développement aient accès aux moyens de prévention, de dépistage, de lutte et de traitement contre le Covid. Alors oui, la Suisse a accordé des aides financières et donné 4 millions de vaccins. Mais cela n’est pas suffisant. Lorsque le président américains a annoncé lever les brevets sur les vaccins Corona, nous avons appelé le Conseil fédéral à s’y engager lui-aussi. Sans succès à ce jour.

La situation actuelle, avec certains pays qui organisent la 3e dose alors que d’autres n’ont pas accès au vaccin, est inacceptable.

Comment justifier que notre pays a pu acheter, à ce jour, 57 millions de doses, pour 8,8 millions d’habitant-e-s ? Il ne faut pas se leurrer, la course mondiale aux vaccins à laquelle nous avons le privilège de participer, laisse des continents de côté, des populations menacées. Selon Amnesty, 90 % des vaccins ont été administrés dans les pays du G20. Les pays les plus pauvres n’ont reçu que 0,3 % des vaccins disponibles.

Pourtant, de manière évidente, face à une pandémie qui touche la planète entière, la réponse ne peut être que globale. Le virus ne connaît pas de frontière. Tant qu’il pourra proliférer et muter, il continuera de nous menacer. Viser l’immunité collective à l’échelle d’un pays n’est pas sensé.

Aujourd’hui, nous sommes toutes et tous réuni-e-s ici pour mettre fin à cette situation intolérable et réclamer la levée des brevets sur les vaccins contre le Corona. Cela permettrait une avancée pour la santé mondiale.

Je vous remercie pour votre attention.