Par Alessandra Oriolo, députée, qui a représenté les Vert.e.s lors des discours du 1er mai 2020. Pour voir la vidéo, c’est ICI

Je crois qu’aujourd’hui comme jamais dans l’histoire de ces dernières années, le discours du 1er mai et les revendications que nous les Vert·e·s nous portons n’auront autant de sens qu’en cette année 2020.

Cette crise nous permet de prendre conscience de tout un tas de choses et de leçons que nous devons tirer. Et comme le dit si bien Bruno Latour « gâcher une crise est un crime ».

Nous avons pu réaliser durant ces dernières semaines de plein fouet notre dépendance à un système économique fragile, à un monde qui tourne toujours à flux tendu, basé sur le profit et sur la consommation.

Cette crise sanitaire fait également ressortir les plus grosses inégalités, notamment les revenus de celles & ceux qui sont sur le front (le corps médical, nettoyeuses de rues, vendeurs, caissières etc..) qui sont souvent les plus oublié·e·s. mais aussi les moins bien rémunérées et les moins bien protégées de notre société.

Alors applaudir, c’est bien, mais agir c’est mieux. Lorsque nous sortirons de cette crise sanitaire, rappelons-nous de celles & ceux qui étaient sur le front. Soyons reconnaissant du travail qu’ils/elles réalisent pour nous chaque jour en défendant de meilleures salaires et conditions de travail. 

Cette crise sanitaire a aussi permis de prendre des mesures drastiques, comme par exemple l’arrêt quasi total des avions, la réduction du trafic routier, la diminution de la pollution, la diminution de la consommation et nous rendre conscient que le pétrole régissait nos vies jusqu’à aujourd’hui.

Cette crise est donc bien la preuve qu’il est possible de prendre des mesures pour sauver des vies. Alors je me demande : qu’est-ce qu’on attend de le faire aussi pour sauver la planète entière, l’humanité entière ?

Il est indéniable qu’aujourd’hui, nous vivons aujourd’hui une crise sans précédent, mais la prochaine crise qui sera écologique sera bien pire que celle-ci ! Je crois qu’il est donc temps de vraiment réfléchir ensemble à ce que nous voulons vraiment pour le monde de demain.

Pour nous, les Vert·e·s, il faut agir le plus vite possible pour aller vers le durable et le solidaire.

Nous demandons l’instauration d’un revenu de base inconditionnel, pour permettre au travailleur de s’émanciper de l’employeuse et de redonner de l’indépendance matérielle à chaque individu. Aujourd’hui, le monde du travail est un monde de soumission. Donnons à chacun·e la possibilité de trouver sa place dans la société comme il/elle le souhaite, reconnaissons mieux le travail du « care », le travail bénévole et l’entraide intergénérationnelle. Le revenu de base inconditionnel permet aussi de pallier le risque de la diminution des nouveaux emplois dans le monde toujours plus digitalisé.

Nous, les Vert·e·s nous continuerons de défendre une économie plus locale avec une fiscalité beaucoup plus juste. Nous plaidons pour une nouvelle manière de taxer : taxer plus le capital et moins le travail, faire sauter le bouclier fiscal, taxer les transactions boursières et augmenter l’impôt sur les bénéfices des multinationales. Nous voulons une économie locale au cœur de nos politiques et non plus une économie esclave et dépendante de l’extérieur.

Profitons de réorienter notre économie en plaçant l’écologie au centre de la préoccupation avec une sortie programmée de l’ère fossile.

Il faut maintenant avoir une vision à long terme et investir massivement dans les énergies renouvelables, les transports moins polluants, la rénovation des bâtiments énergétiques.

Les forces progressistes sont minoritaires dans notre pays. C’est pourquoi l’action citoyenne reste essentielle et complémentaire à l’action politique. Cela passe par notre participation aux manifestations et mouvements citoyens mais aussi par nos choix de consommation : soutenons nos agricultrices locales, revoir nos manières de nous déplacer, relocalisons nos loisirs et goûtons à une certaine forme de sobriété.

Les défis du monde de demain sont nombreux et la crise est loin d’être terminée. Mais je suis convaincue qu’elle ouvre une fenêtre pour nous faire réaliser quelles doivent être les valeurs importantes de notre société, quel monde du travail nous souhaitons, à quel rythme nous voulons vivre. Les Vert·e·s se battrons avec conviction et engagement pour une transition écologique rapide qui réponde à l’urgence climatique tout en assurant une meilleure répartition des richesses.

Parce que ne l’oublions pas, urgence climatique et urgence vont de pair car il s’agit du même combat. Nous nous battrons contre les discriminations et soutiendrons les plus précaires dans une société que nous voulons plus résiliente.

Le monde de demain c’est MAINTENANT, et c’est tous·tes ENSEMBLE.

Je vous remercie.