Lisa Mazzone, Delphine Klopfenstein Broggini, Isabelle Pasquier Eichenberger et Nicolas Walder racontent des bribes de leur semaine politique.

Découvrez les dernières nouvelles de la session, qui vient de démarrer à Berne!

Lisa Mazzone

Quelque 3’000 personnes vivent depuis plus de quatre ans à l’aide d’urgence. Ces personnes, parmi elles de nombreux enfants et jeunes, ont vu leur demande d’asile définitivement refusée et ont l’interdiction de se former et de travailler. Elles ne touchent qu’une aide temporaire à la survie (sic), soit à Genève 10 francs par jour. Ce régime cynique postule que la dégradation crasse des conditions de vie poussera les personnes concernées au départ. Venant d’Erythrée, d’Ethiopie ou d’Irak, celles-ci restent toutefois durablement en Suisse, alors qu’un retour au pays, pour des raisons de sécurité ou parce que leur pays d’origine ne les reconnaît pas comme ressortissantes, n’est pas envisageable.

L’absence de perspectives porte atteinte à leur santé psychique. C’est un véritable gâchis et une situation perdant-perdant-perdant, puisque les personnes concernées souffrent, les cantons ont des coûts inhérents à leur prise en charge et le marché du travail ne bénéficie pas d’une main d’œuvre nécessaire. Une motion acceptée par le Conseil national demandait la régularisation de toutes les personnes à l’aide d’urgence longue durée. A l’exception d’un élu, l’ensemble de la droite a balayé cette revendication dans la chambre des cantons. Le Conseil des Etats est plus conservateur que le Conseil national, on le savait. Mais il est aussi devenu moins pragmatique et plus idéologique, en suivant toujours plus la voie de l’UDC. Les prochaines élections sont importantes. Tout comme l’engagement admirable de terrain, dans les cantons, pour toutes les personnes concernées.

Delphine Klopfenstein Broggini

Un premier jour de session marqué par un débat fleuve sur l’énergie et deux actualités de circonstance. Une population valaisanne qui se montre prudente face à une offensive débridée du solaire alpin et une Suisse pointée du doigt par l’Agence internationale de l’énergie en raison de sa lenteur dans sa transformation énergétique. Résultat des courses (intermédiaire, le Conseil des Etats doit encore se prononcer): on avance à petits pas, soit le principe d’obligation solaire sur les toits mais seulement existants et dès 300m2, la protection des biotopes d’importances nationales avec des exceptions et un programme d’économie d’énergie non contraignant. Vu la configuration du Parlement, c’est probablement la meilleure version espérée et l’assurance qu’on avance. Nous continuerons de placer le curseur dans le débat pour une politique climatique ambitieuse tout en prenant pour acquis chaque pas de gagné !

Nicolas Walder

Ma semaine a débuté par deux jours de Commission de politique extérieure à Lucerne. L’occasion de déplorer à nouveau le blocage du dossier européen et l’application trop laxiste des sanctions contre la Russie par le Conseil fédéral. C’est pourquoi j’ai déposé un postulat soutenu par la majorité de la commission demandant un rapport sur l’application des sanctions dans le secteur des matières premières. Il devrait être adopté durant cette session. Mercredi, j’étais sur le plateau d’Infrarouge pour commenter les derniers sondages électoraux. L’occasion de rappeler que si les chiffres restent dans le rouge, ils montrent pour la première fois une inversion de tendance bienvenue. Car même si les sondages ne font pas l’élection, cette inversion confirme que la mobilisation sans pareil de notre parti porte ses fruits. 

Avec un tel engagement de toutes et tous, on peut légitimement viser des sommets cet automne et pourquoi pas assister à l’élection d’un Conseil fédéral plus représentatif, visionnaire et surtout plus courageux.

Isabelle Pasquier-Eichenberger

La Commission des transports s’est réunie deux jours en Engadine, dans la commune de Scuol, plus grande que notre canton mais d’densité200 fois plus fable. Pourtant, nous avons eu un long exposé sur leur souhait d’y développer de nouveaux tunnels ferroviaires. Ce qui montre toute la difficulté des arbitrages politiques, d’autant plus que le Conseiller fédéral Rösti promet le rail et la route, dans les agglos et dans régions rurales.

Cette session a débuté en votant pour une motion UDC qui appelle à développer l’autoroute A1 sur six voies et contre une motion demandant de donner la priorité aux vélos circulant sur des voies cyclables le long des routes prioritaires par rapport aux véhicules débouchant de routes secondaires. Tout un symbole.

Un changement de cap dans la politique de la mobilité ne sera possible qu’avec une réorientation des investissements et un changement de majorité au sein de Parlement.