Lisa Mazzone, Delphine Klopfenstein Broggini, Nicolas Walder et Isabelle Pasquier Eichenberger racontent des bribes de leur semaine politique. Au menu cette semaine, entre autre: la naturalisation accessible à toute personne établie en Suisse, les oublié-e-s de la terre, le soutien à l’Ukraine et un débat sur les transports collectifs. Bonne lecture !

Lisa Mazzone

La Suisse vante sa démocratie, mais un quart de la population en est exclu. Dans le canton de Genève, ce sont même 40% des habitantes et habitants qui, bien que soumis aux impôts et aux lois, n’ont pas voix au chapitre. Pour atteindre enfin une démocratie pleine et entière, l’action quatre quarts, dont je fais partie, a lancé mardi dernier une initiative populaire fédérale intitulée « initiative pour la démocratie ». Elle vise à rendre la naturalisation accessible à toute personne établie en Suisse, notamment en mettant fin à l’arbitraire qui règne dans les procédures. Aujourd’hui, ne pas connaître le plus haut sommet du canton peut, dans certaines communes, conduire à un refus. Il s’agit également de faire passer de 10 à 5 ans le nombre d’années de résidence. Les seuls critères requis seraient les connaissances de base d’une des langues nationales et l’absence de délit grave au casier judiciaire. Cette initiative a l’ambition d’ouvrir un nouveau chapitre pour notre pays, basé sur la reconnaissance et la cohésion. N’hésitez pas à la signer et à nous soutenir !

Delphine Klopfenstein Broggini

En fil rouge de ce début de session, les oublié-e-s de la terre ! Qui sont-elles, qui sont-ils ? Les abeilles domestiques et les apiculteur-trice-s par exemple, les femmes paysannes cheffes d’exploitation agricole ou les réfugié-e-s obligé-e-s de quitter leur terre parce qu’elle brûle. J’aurai l’occasion d’aborder successivement ces trois thématiques. A travers le groupe abeille que le co-préside, je prépare un évènement « de l’abeille au miel en passant par les ruches du Palais fédéral ».  Alors que 94 % des exploitations agricoles sont en mains masculines en Suisse, je défendrai aussi ma motion « Pour un accès égalitaire au statut de cheffe d’exploitation agricole ». Enfin, selon les dernières estimations de la Banque mondiale, les migrations liées au climat vont augmenter pour atteindre plus de 140 millions de personnes dans les trente prochaines années. Pour anticiper ces mouvements, j’interviendrai sur le changement climatique comme un motif d’asile.

Isabelle Pasquier Eichenberger

Trafic aérien : lundi j’ai pris part à la séance du groupe de travail « bruit et autres émissions » de la Commission consultative sur l’aéroport, dans laquelle je représente l’ATE, et mardi à la mobilisation populaire contre le salon de l’aviation civile, organisée par Actif trafiC. Alors qu’il nous faut collectivement prendre des mesures pour réduire le trafic aérien, promouvoir l’aviation privée est inacceptable. Pour rappel, les trois destinations les plus courantes sont Zurich, Paris et Nice étant les trois destinations les plus populaires au départ de Genève. Et c’est loin d’être une pacotille : un cinquième des mouvements à l’AIG.

Mobilité : j’ai aujourd’hui pris le train pour Berne avec le professeur Vincent Kaufmann et le responsable romand des CFF, David Fattebert, pour un débat sur les enjeux mobilité, organisé par la journaliste de « prise de terre » de la RTS. Avec le constat d’une certaine schizophrénie ! Le Conseil fédéral déclare miser sur les transports en commun pour atteindre les objectifs de neutralité climatique et les récentes annonce :  baisse du soutien au trafic régional, hausse des prix, dégradation de l’offre – mais oui à un élargissement sur 6 voies de l’autoroute entre Genève et Lausanne !

Nicolas Walder

Par son statut d’État neutre et sa politique de promotion de la paix, la Suisse ne finance pas l’effort de guerre de l’Ukraine contre son agresseur. Cela ne doit toutefois pas la dispenser d’assumer pleinement sa part de solidarité avec le peuple ukrainien. C’est malheureusement loin d’être le cas! Selon l’institut Kiel, la Suisse ferait même figure de cancre européen, loin derrière l’Autriche ou la Norvège qui elle vient de voter un plan d’aide 7.5 mrds d’euros pour l’Ukraine.

C’est pourquoi j’ai déposé en commission une proposition demandant un soutien extraordinaire à l’Ukraine de 5 mrds de francs sans réduction des autres lignes allouées à la coopération internationale. Une majorité ayant soutenu ma motion, elle est au menu de notre session qui débute cette semaine. Ce sera l’occasion pour notre parlement d’afficher sa pleine solidarité avec le peuple ukrainien et démontrer que notre neutralité n’est pas que synonyme de lâcheté et d’opportunisme.