IN 193 « Pour des soins dentaires accessibles à toute la population »
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’une initiative du Parti socialiste, qui vise à répondre au coût économique (et donc au renoncement au soins également) que posent les soins dentaires pour la classe moyenne à Genève. L’initiative cherche à investir dans la prévention buccodentaire pour la renforcer, à créer un poste de médecin-dentiste cantonal qui assurerait la coordination entre les différents programmes et milieux concernés, et enfin, à distribuer un chèque de 300.- au bénéficiaires de subsides de l’assurance-maladie (cette fameuse classe moyenne précarisée qui ne touche aucune autre aide, et couvre 26% de la population).
Les prestations couvertes par ce chèque couvrent les dépistages, soins dentaires comme le détartrage. Alors que l’ensemble de ces prestations totalise en moyenne 500.- par habitant.e en Suisse par an selon les initiant.e.s, et que 20% de la population suisse renonce aux soins dentaires pour des questions pécuniaires, l’initiative apporte donc une réponse proportionnée à ces coûts majeurs.
Combien coûterait la mise en œuvre de l’initiative ? Environ 45 millions, soit autant que la somme initialement prévue pour la gratuité partielle des TPG.
Quelles conséquences possibles de cette initiative ? Via une diminution du renoncement aux soins et une amélioration de la prévention bucco-dentaire, l’initiative pourrait diminuer les conséquences socioéconomiques et sanitaires que produit une mauvaise santé buccodentaire. La création du poste de médecin-dentiste cantonal aurait également pour effet d’assurer un meilleur contrôle sur une corporation aux pratiques et tarifs hétérogènes et quasi incontrôlés. C’est pourquoi l’association des médecins-dentistes du Canton de Genève (AMDG) a soutenu en commission la création de ce poste.
Sur le plan des travaux parlementaires : cette initiative déposée en 2023 s’est vu refusée par le Grand Conseil en 2024, qui avait choisi en revanche de lui opposer un contre-projet. Cependant, ledit contre-projet, initialement élaboré par le département de la Santé en collaboration avec le Prof. Oberson pour le volet « taxe au sucre », a finalement été supprimé très tardivement fin 2024 par le Conseil d’Etat et en particulier le Ministre de la Santé : il ne restait alors plus assez de temps pour rédiger un contre-projet de commission réfléchi et consensuel. Une sous-commission composée exclusivement de la droite du parlement a ensuite élaboré un contre-projet express et alibi, qui ne fait que reprendre des politiques et programmes déjà existants. La gauche a donc logiquement refusé ce texte inacceptable.
En résumé : le 30 novembre. Il convient donc de s’opposer à ce contre-projet qui a tout d’une coquille vide, et de voter l’initiative qui apporte un vrai plus social et sanitaire.