Par Aurélien Theytaz, co-président des Jeunes Vert-e-x-s Genève. Ce texte est paru dans la rubrique Courrier des Lecteurs le 30 janvier 2024. 

Alors que je marchais à Bel-Air, un jeune homme s’est adressé à moi pour me présenter l’initiative «Stop au black-out». La feuille de récolte étant dénuée de logos d’associations ou de partis, je lui ai demandé qui était à l’origine de cette initiative. Quelle n’a pas été ma surprise de l’entendre me répondre: «Les Verts»! Étant coprésident des jeunes Verts Genève, je lui ai rétorqué qu’il était impossible que ce parti soit à l’origine de ce texte. En effet, cette initiative anxiogène vise avant tout à lever l’interdiction de construire des centrales nucléaires en Suisse et va à l’encontre de l’initiative Verte, la vraie et la seule qui permette un approvisionnement réellement propre et autonome: l’initiative solaire. Visiblement loin d’être informé, mon interlocuteur n’a pas changé de discours. Il m’a dit être employé par une agence de marketing qui se targue pourtant sur son site internet d’être «la voix du peuple suisse»! Cette agence n’en est pas à son coup d’essai. Déjà lors de la Course de l’Escalade en décembre dernier, des membres avertis nous ont rapporté avoir été alpagués de la même manière. Alors, comment représenter fidèlement «la voix du peuple suisse» quand on la manipule? Comment porter un débat sérieux en faisant passer des salariés pour des militants, des déchets radioactifs pour des pâquerettes et des partis bourgeois pour des écologistes? Chez les Verts, nous nous opposons à toute instrumentalisation de l’urgence climatique au profit d’une industrie toxique et destructrice.