L’axe ferroviaire Genève-Lausanne doit devenir une priorité !
Alors que le Conseiller fédéral Albert Rösti a affirmé vouloir renforcer l’arc lémanique, le rapport d’expertise mandaté par son propre département révèle un décalage entre ce discours et la réalité des priorisations. Les projets d’envergure pour notre région se voient renvoyés à l’après-2045.
L’axe Genève–Lausanne relayé
La redondance ferroviaire sur l’axe ferroviaire Genève–Lausanne, l’un des corridors nationaux les plus chargés et stratégiques du pays, jugée indispensable pour sécuriser la liaison entre les deux métropoles, n’est pourtant pas considéré comme une priorité. Elle est ainsi reportée après 2045. Cette carence fragilise un axe structurant pour toute la Suisse romande et pour la connexion du pays vers l’Ouest et le Sud-Ouest de l’Europe.
Autoroutes : on piétine la volonté populaire
Alors que la population genevoise s’est clairement prononcée contre l’extension autoroutière en votation le 24 novembre 2024, le projet d’élargissement de l’autoroute de Meyrin à Perly est remis en selle, réduisant à néant les efforts de transfert modal dans l’agglomération.
Le projet de métro marginalisé
De même, le tunnel du Furet, qui permettrait de créer de nouvelles liaisons voyageuses directes entre Annemasse et la rive droite genevoise et de désaturer le nœud ferroviaire genevois, n’est pas retenu dans les priorités. Tout comme la halte de Châtelaine, pourtant promise pour 2035 : « c’est d’un mépris pour Vernier, pourtant 5ème ville de Suisse romande ! » s’indigne le Conseiller administratif de ladite ville. Quant au projet de métro genevois, il est relégué en priorité 5, soit l’avant-dernière catégorie — un signe clair que son financement est renvoyé aux calendes grecques et que les experts fédéraux semblent à des lieues des réalités genevoises.
Pas de quoi fanfaronner
Le Conseil fédéral met en avant l’agrandissement de Cornavin et l’extension des trams. Mais ces dossiers étaient déjà acquis : certains par décision populaire, d’autres par des engagements antérieurs. Ils ne sauraient masquer l’absence de nouveaux investissements structurants.
Pour une vraie vision d’avenir
Pour Delphine Klopfenstein, Conseillère nationale : « ce rapport reconnaît mal les besoins des grandes agglomérations, poumons économiques de notre pays où vivent 80 % de la population suisse. Il faut donner au rail et aux transports publics les moyens de répondre au développement de notre territoire. L’axe Genève-Lausanne doit devenir une priorité !».
Les Vert-e-s regrettent donc que ce rapport, qui aurait pu porter une véritable vision nationale des transports, débouche sur ce résultat. Il s’agit toutefois d’une étape et nous nous engagerons dans les suivantes pour que la voix des agglomérations soient davantage prise en compte.