Par Delphine Klopfenstein Broggini, Députée

Le glyphosate est l’un des herbicides les plus vendus en Suisse. Sa popularité est liée à sa capacité de destruction totale : un simple épandage suffit à éliminer toutes les plantes visées. La polémique grandit autour de l’usage de ce produit. Et pour cause, le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS l’a qualifié de « cancérogène probable » et la consommation régulière de cet herbicide dans nos aliments nous exposerait  à des effets cumulatifs et chroniques.

Malgré les risques et sous l’effet d’études scientifiques probablement biaisées par la multinationale Monsanto, l’interdiction du glyphosate en Suisse n’est pas à l’ordre du jour. L’Office fédéral de l’agriculture l’a asséné début septembre en présentant son plan d’action pour réduire les pesticides.

Pourtant une part grandissante de l’opinion publique prend conscience des dangers encourus et attend du législateur qu’il prenne des mesures. Deux initiatives populaires fédérales ont récemment été lancées, Pour une Suisse libre de pesticides et Pour une eau potable propre . Egalement dans plusieurs communes genevoises, des résolutions sont largement soutenues.

Chez nos voisins européens, une initiative citoyenne européenne a également été lancée tandis que certains gouvernements rejoignent les voix critiques issues de la société civile. Nicolas Hulot, ministre français de la Transition écologique affirmait récemment « en savoir assez pour dire qu’il faut sortir du glyphosate».

C’est au tour du Grand Conseil, où une résolution Verte vient d’être déposée demandant à l’Assemblée fédérale d’interdire au plus vite la commercialisation et l’utilisation du glyphosate. Elle est soutenue par l’Alternative et devrait obtenir des voix à droite.