Le Grand Conseil s’est réuni en session les 2 et 3 septembre à la salle Obasi de l’OMM, pour la séance dévolue au vote des comptes de l’Etat de Genève et des Etablissements publics autonomes. Les débats et les votes sur les comptes se sont clos le vendredi à 11h ce qui a permis ensuite entre 11h et 17h, les débats sur les 15 objets acceptés en traitement urgent la veille à 17. La journée de vendredi s’est clos sur les votes des objets consensuels, appelés les extraits, car extraits de l’ordre du jour.

Concernant les comptes (PL 12907 A), le caucus vert soutenait le rapport de majorité à savoir l’acceptation des comptes, même s’il n’en acceptait pas toutes les politiques publics, et s’abstenait sur nombre d’entre elles. Le débat permit donc de faire état des insatisfactions du caucus vert sur la politique H sécurité et population et sur la politique K Santé qu’il a refusé, mais aussi sur la politique culturelle incluse dans la politique D) Culture, sport et loisirs sur laquelle il s’est abstenu. Les politiques E, F, G et M ont été acceptées avec soutien critique, et le caucus s’est abstenu sur toutes les autres politiques.

Quelques extraits des interventions vertes :

Alessandra Oriolo sur la politique culturelle : «Alors que la situation des artistes était déjà fragile, notamment pour les artistes des arts plastiques et de la musique, cette situation s’est fortement dégradée en 2020. Nous regrettons que les aides aient tardé à arriver, qu’il ait fallu attendre juin 2021, soit un an et demi après le début de cette crise pour que le Conseil d’Etat propose un projet d’aide à 20 millions pour le secteur culturel. Au-delà des défis de la crise sanitaire qui a nous plongé dans une crise économique, il reste encore en suspens le chantier de la réorganisation de la politique culturelle souhaitée par l’IN 167 B Les Vertes et les Verts attendent depuis 2019 sa mise en œuvre et espèrent que nous aurons rapidement une politique à la hauteur des ambitions de notre canton. »

Le caucus vert s’est s’abstenu sur la politique K santé mais a refusé le le rapport de gestion des HUG pour l’année 2020 car, déjà, en 2020, lors des travaux sur le rapport de gestion 2019, la majorité des députés attendaient fermement des améliorations sur certains aspects. Les problématiques qui subsistent sont les suivantes :  – Le partenariat social reste tendu dans le dialogue entre les partenaires sociaux et la direction ; – Les besoins d’un socle de personnel suffisamment formé et spécialisé en soins intensifs. » Ont été aussi mis en exergue : « Le rythme de travail en hausse, la question de la revalorisation salariale, le manque de personnel, la surcharge, l’absence de pause, … ; La problématique RH ;L’absentéisme élevé et la fatigue du personnel…

Le caucus vert a accepté la politique E Environnement en en saluant notamment quelques réalisations par la bouche de Marjorie de Chastonay, comme la fin des travaux de la plage des Eaux-Vives et du nouveau Port-Noir qui améliorent nettement les accès à l’eau et la finalisation du dernier des six schémas de protection, d’aménagement et de gestion des eaux (SPAGE). La députée verte remarque en revanche, pour nos rivières et pour le lac, que de grosses problématiques subsistent : la qualité de l’eau, le problème des munitions déversées dans le lac et de leur dépollution, l’urgence d’agir sur la question des micro-plastiques. Elle salue enfin les efforts du Conseil d’Etat pour proposer un projet pilote de gouvernance partagée des cours d’eau.

Sur la politique M, acceptée par le caucus vert, Marjorie de Chastonay insiste sur le problème du bruit routier et de l’impact sur la santé. Elle salue aussi l’augmentation des pistes cyclables accompagnée d’une hausse notable de l’utilisation du vélo et le succès du Léman Express qui transporte 50’000 voyageurs par jour.

Le caucus vert a finalement accepté le rapport sur les compte de l’état de Genève à l’issue des débats.

Parmi les urgences traitées, le PL 12895-A modifiant la constitution de la République et canton de Genève (Cst-GE) pour permettre le développement de réseaux thermiques structurants a des conséquences écologiques majeures. Pierre Eckert note à ce sujet : « En Suisse, la thermique est catastrophique et nous commande d’agir- citation du directeur de SIG. L’urgence climatique est déclarée et seul un changement d’échelle permettra d’y répondre. Il faut voir plus grand et aller plus vite. Nettement ! Le monopole y répond. Il permettra d’autre part de mutualiser les coûts et d’assurer une équité de traitement entre les clients connectés. »

La motion verte M2682-A, De l’Aire, moins de pollution dans nos rivières genevoises ! Pour garantir une quantité et une qualité d’au suffisante à l’Aire, a été acceptée à une courte majorité de 45 OUI contre 43 NON. Elle demande de protéger la quantité et la qualité de l’eau de l’Aire a été acceptée au Grand Conseil. Marjorie de Chastonay remarque qu’«il est aujourd’hui urgent d’agir : en assurant une qualité de d’eau qui permette une vie aquatique équilibrée, en garantissant un débit minimum et un calendrier d’actions concrètes ! »

 Le plan d’action de la mobilité douce R 969 a aussi été acceptée en  urgence, avec le soutien du caucus vert, comme exprimé par Marjorie de Chastonay : « parce qu’il s’inscrit dans l’application de la loi sur la mobilité douce (LMD) et la loi sur la mobilité (LMOB), mais surtout parce qu’il s’agit aujourd’hui  de sécuriser le réseau en favorisant les continuités cyclables, d’accompagner la mise en service du Léman Express et de mettre en œuvre la LMCE, de répondre de manière adaptée à l’usage croissant des nouvelles formes de mobilité actives… »

Parmi les urgences, le caucus vert a soutenu une motion invitant le Conseil d’Etat à demander au Conseil fédéral d’accueillir un contingent de réfugiés afghans, en particulier des femmes et des filles, de permettre le regroupement familial pour les proches de ressortissants afghans vivant en Suisse au moyen de visas humanitaires et de  proposer que le canton de Genève prenne en charge, en proportion de sa population et de ses moyens, les réfugiés afghans qui seraient attribués au territoire suisse. Pour Yves de Matteis, il faut considérer « toutes les personnes qui se sont levées contre les Talibans, ou se sont engagées pour la défense des droits humains et pour une société plus ouverte, notamment des artistes, journalistes, scientifiques ou universitaires, etc. en particulier des femmes, ainsi que des personnes qui, aujourd’hui, courent un risque de persécution du fait de leur sexe, mais aussi de leur orientation sexuelle, identité de genre, positionnement politique ou religion (ou absence de religion). Pour lui, « il est impératif de pouvoir accueillir un contingent de personnes pouvant être persécutées » pour les raisons évoquées. 

Par François Lefort, député