Par Sophie Savoie et Marta Giroud, co-responsables du GT Egalité des Vert-e-s genevois-es.

A écouter les détracteur-ice-s des féministes, nos combats pour l’égalité économique ne seraient plus un sujet d’actualité et pourtant les femmes gagnent toujours moins que les hommes sur le marché du travail. La dernière enquête sur la structure des salaires suisses (OFS, 2020) établit l’écart salarial à 13,8% avec, dans le haut de la pyramide salariale, 78.5% d’hommes versus, dans le bas, 60.1% de femmes. En analysant ces écarts, on arrive à identifier l’inégalité de genre pure estimée à 5% de moins pour des femmes sans enfants, puis la différence salariale se creuse après le 1er enfant. Ce phénomène est également connu sous le nom « pénalité liée à la maternité ». Le salaire des femmes s’effondre après la naissance d’un enfant tandis que celui des hommes reste pratiquement inchangé, car les femmes ne sont pas en mesure de rattraper les niveaux de revenus des hommes, en partie en raison des responsabilités parentales.

Le tableau final est désastreux pour les femmes qui percevront en moyenne 37 % de rente en moins que les hommes (OFAS, 2019). La séparation appauvrit aussi mécaniquement les femmes et 16.5% des familles monoparentales, 86% avec une femme à la tête du foyer, sont en précarité (Caritas). Sachant qu’un couple sur 3 se sépare en moyenne, nous pouvons aisément mettre ce sujet en haut de la pile car les indicateurs sont au rouge.

Le 14 juin, nous nous mobiliserons ensemble pour la mise en place d’un congé parental paritaire de 30 semaines, initiative portée par Lisa Mazzone au niveau fédéral. Ce congé parental vise à offrir plus de flexibilité aux familles et à promouvoir l’égalité entre les sexes, en encourageant le père à prendre une part active dans les premiers mois de la vie d’un enfant et rééquilibrer la répartition du travail invisible après la naissance. Cet équilibre installé dans le foyer se répercutera aussi dans le monde professionnel.

Nous nous mobiliserons enfin pour plus de crèches de qualité et accessibles à tou-te-s, car le temps partiel ne doit pas être un choix par défaut mais un choix éclairé et raisonné à deux en toute égalité. Nous ne souhaitons pas, en revanche, transférer la précarité d’une femme vers une autre femme comme il serait le cas si nous acceptions des conventions de travail au rabais dans l’urgence. Nous avons besoin de vous !