L’annonce dans la RTS et le journal Le Temps du 18 avril a fait l’effet d’une bombe : Genève fait face à une pollution importante de PFAS ! Une cartographie de la pollution de ces « polluants éternels » dans notre canton démontre que pas moins d’une douzaine de sites dépassent parfois jusqu’à 400 fois la norme. Les Vert-e-s interviennent au Grand Conseil via une motion déposée par la députée-suppléante Céline Bartolomucci (voir le texte ICI) pour, notamment, demander la transparence complète sur les résultats des analyses des sites pollués, établir les responsabilités de la pollution en application du principe du pollueur-payeur et accélérer l’assainissement des sites pollués. Au niveau Suisse, une motion déposée par la conseillère nationale genevoise Delphine Klopfenstein Broggini qui demandait de limiter à la source les PFAS a été refusée à quelques voix en 2023. Un nouveau texte sera déposé tout prochainement sous la coupole fédérale.

Développés dans les années 1940 pour un usage militaire par l’industrie chimique américaine, les alkyls poly- et perfluorés (PFAS ou “polluants éternels”) sont aujourd’hui présents partout dans notre vie quotidienne. Prisés pour leurs caractères antiadhésifs, imperméabilisants et résistants à la chaleur, les PFAS sont utilisés en particulier dans de nombreux produits de consommation courante comme les textiles, les emballages alimentaires, les mousses anti-incendie, les revêtements antiadhésifs, etc. Leurs effets sur la santé humaine sont désormais attestés scientifiquement, en tant que perturbateur endocrinien: une altération des fonctions immunitaires, des maladies du foie et des reins, des effets négatifs sur la reproduction et le développement, et des effets cancérigènes. L’un des PFAS (le PFOA) a même été caractérisé comme cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer.

Le 18 avril 2024, Le Temps, la RTS et d’autres média ont publié des données cartographiques indiquant une importante proportion de sites pollués aux PFAS dans le canton dont une douzaine de sites dépassant parfois jusqu’à 400 fois la norme de référence de l’ordonnance fédérale sur l’assainissement des sites pollués (OSites). Selon les nouvelles exigences concernant les PFAS dans la directive européenne sur l’eau potable, l’eau souterraine des 12 sites genevois contaminés aux PFAS ne serait même plus considérée comme potable !

Sur la base de ces constats, les Vert-e-s genevois-es interviennent au Grand Conseil via une motion déposée par la députée-suppléante Céline Bartolomucci pour demander à l’Etat de Genève de prendre ses responsabilités et d’agir sans attendre afin de prendre en compte la santé de ses habitant-e-s. Elle demande à l’administration de publier avec une transparence complète les résultats des analyses, d’étendre les investigations et le suivi à l’ensemble du territoire et d’accélérer l’assainissement des sites pollués déjà identifiés à travers un plan d’actions concrètes et l’affectation de moyens adéquats. Par ailleurs, la motion vise à établir les responsabilités de la pollution en application du principe du pollueur-payeur en interdisant sans délai l’utilisation des PFAS dans les activités de l’Etat, notamment dans les produits d’extinction d’incendies et en contraignant l’Aéroport International de Genève à mettre en place des méthodes alternatives de dégivrage des avions.

Contacts :

  • Céline Bartolomucci, députée suppléante et autrice de la motion
  • David Martin, député et chef de groupe