La députée verte, Emilie Fernandez, première signataire de ce texte a défendu la motion 2984 « pour en finir avec les violences domestiques ».

Dans son intervention, Emilie Fernandez a rappelé la gravité du sujet des violences domestiques qui constitue un véritable problème de société.

A ce titre, les chiffres sont éloquents et terrifiants :

  • En 2020 dans notre canton : 1881 infractions au code pénal pour violences domestiques ont été recensées et 157 viols et contraintes sexuelles sur des femmes (y compris sur des mineures) ont été rapportés.
  • En 2022 à Genève, 81% des victimes majeures de violences domestiques prises en charge par le réseau genevois sont des femmes. Et s’agissant des violences sexuelles, 88% des victimes majeures et 82% des victimes mineures sont des femmes.
  • En 2020 au niveau mondial, ce sont 81 000 femmes et filles qui ont été tuées, dont environ 47 000 (58%) dans un cadre intime et familial. Cela correspond en moyenne à un féminicide toutes les 11 minutes.

Et ces chiffres ahurissants sont certainement incomplets car ils ne tiennent pas compte des victimes qui n’osent pas – pour diverses raisons – dénoncer leur agresseur.

Il a été rappelé que ce texte, adopté en séance plénière, a été inspiré par des motions Vertes (de Marta Macchiavelli et Dilara Bayrak) qui ont soulevé ce sujet primordial et permis à la commission de faire un long travail d’état des lieux et de bilan. 

Ce travail en commission a mis en avant le rôle prépondérant du réseau associatif qui est un relais essentiel de l’Etat dans la prise en charge des victimes, des auteurs et dans la lutte contre les violences. Il faut, notamment, reconnaître et saluer l’énorme travail des associations AVVEC, F-information, SOS Femmes, Viol Secours, VIRES, Face à Face, Centre LAVI, foyer Arabelle, aux 6 logis, Violence que faire, foyer le Pertuis et toutes les autres associations actives sur le sujet des violences domestiques.

Le BPEV a présenté un plan d’action ambitieux que nous saluons, mais chaque victime est une victime de trop ! La conseillère d’Etat, Madame Nathalie Fontanet, l’a elle-même rappelé dans un sujet RTS sur les féminicides en juin: « nous devons renforcer l’action de l’Etat pour mieux combattre les violences faites aux femmes. »

C’est précisément l’objectif de cette motion qui invite le Conseil d’Etat à faire de cette thématique une priorité et à s’engager vaillamment dans ce combat en :

  • poursuivant une véritable stratégie et un plan d’action ambitieux pour en finir avec les violences domestiques ;
  • en exigeant une implication coordonnée de tous les services de l’Etat concernés et du réseau associatif, en fournissant les moyens et en allouant le budget nécessaire pour mettre fin à ces violences;
  • en mettant en place des indicateurs de suivi pour analyser l’évolution de ces violences et l’efficacité des mesures mises en place ;
  • en initiant, dans le cadre d’une procédure pénale des projets pilotes de surveillance électronique des auteurs de violences domestiques, pour protéger les victimes;
  • soutenant les campagnes pour la prévention et la sensibilisation sur les violences domestiques.

Les Vert-e-s tiennent à saluer le consensus qui s’est dégagé, durant le travail en commission, sur ce sujet. Le Grand Conseil, généralement très polarisé, a su se rassembler et porter un message pour que le Canton se dote des moyens pour en finir avec les violences domestiques.