Dilara Bayrak

Malgré le COVID, les comptes 2021 présentent un bénéfice (très) conséquent de près de 50 mio alors que le budget 2021 prévoyait un déficit de plus de 800 mio (+1.5 mia par rapport au budget 2021 et +1 mia par rapport aux comptes 2020). Ces résultats soulagent, mais ils surprennent et questionnent aussi : année après année, le conseil d’état pousse le Grand Conseil à adopter des budgets qui ne sont pas à la hauteur des défis que nous devons relever à Genève et, chaque année, on nous fait état de comptes largement bénéficiaires. La marge d’erreur entre les revenus estimés lors du budget et les revenus effectifs dérange. Cette année, les raisons de cet écart sont, au niveau des revenus, 1. Les versements de la Confédération à titre de participation aux mesures de soutien à l’économie (+446 mio), 2. La rétrocession de la BNS (+234 mio), 3. Les revenus fiscaux – principalement des personnes morales et les impôts immobiliers – (+ 1 mia). Le bilan à tirer est clair : Genève a les moyens de véritablement répondre à la crise écologique et sociale qui frappe de plein fouet la population dans une période post-covid.

Les Vert-e-s ont pris positions sur les différentes politiques publiques : nous avons questionné les silos au sein de la police genevoise, critiqué les attaques constantes de la droite sur l’éducation spécialisé et fait remarquer la marge d’amélioration sur la réactivité de l’exécutif quand il a fallu soutenir les plus précarisés pendant la crise COVID. Nous avons aussi insisté sur l’importance de soutenir les évolutions en faveur de la transition écologique, notamment au niveau de la mobilité, de la rénovation des bâtiments mais aussi du traitement de nos déchets. L’Etat devra assumer d’importantes responsabilités dans les années qui viennent : pas seulement pour le fonctionnement, mais surtout pour les investissements liés à la transition, notamment énergétique. Il faudra donner les moyens à l’Etat pour assumer sa politique. Dans ce cadre, nous avons exprimé notre opposition à toute baisse à large échelle des taux d’imposition, mais notre soutien à toute initiative permettant la mise en place d’une fiscalité plus écologique, notamment en matière de fiscalité des véhicules.

En conclusion, les comptes 2021 ont prouvé, une fois de plus, que l’Etat avait encore du pain sur la planche avant de pouvoir s’estimer exemplaire sur les questions qui nous sont chères. Malheureusement, avec les majorités actuelles au Grand Conseil, des politiques plus ambitieuses semblent vouées à l’échec. Preuve en est le refus de voter les postes nécessaires au bon fonctionnement des différents services, la dernière en date étant ceux prévus pour la réforme de l’OMP.

Par Dilara Bayrak, députée