Par Yves de Matteis, député au Grand Conseil

Il y a 20 ans, en mai 2001, notre canton était le 1er de Suisse à innover avec un « PACS » genevois mettant sur pied d’égalité couples homos et hétéros – la toute première fois que l’Etat reconnaissait officiellement et explicitement les personnes homo- ou bisexuelles*. 

En 2005, la loi fédérale sur le partenariat enregistré était acceptée par 54,6 % de l’électorat (tout de même 45,4 % de « non »). Cette grande avancée permettait de régler des problèmes jusqu’alors insolubles : succession, rente de veuf, permis de séjour, etc. Mais elle instituait aussi une forme de stigmatisation (couple marié = hétéro / couple partenarisé = homo) et une inégalité des droits. 

Aujourd’hui, nous avons une occasion inespérée de rectifier les choses en acceptant le mariage pour toutes et tous, seule solution véritablement égalitaire… comme l’avait bien compris Ruth Genner – alors Conseillère nationale Verte et présidente du Parti – qui, déjà en 1998, avait déposé (bien avant les Verts libéraux…) une première initiative parlementaire sur l’«Union de couples de même sexe », rejetée par le parlement (aurait-elle eu raison trop tôt ?). 

S’il y a de fortes chances que le mariage pour toutes et tous l’emporte en septembre prochain, nous avons l’opportunité, en tant que Vert-e-s et Genevois-es, de voir notre canton réaliser un score exceptionnel. 

Chiche ? 

* La Constitution suisse avait certes déjà introduit, en 2000, l’interdiction des discriminations mais basées sur le « mode de vie » pour ne pas écrire « orientation sexuelle », ce que feront plus tard explicitement les Constitutions de Genève et de Zurich