Par Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale et Vincent Milliard, conseiller municipal en Ville de Genève

Imaginez 44’000 voitures supplémentaires par jour qui se déversent sur le Canton ! Imaginez la destruction de 400’000 m3 de forêts et de dizaines d’hectares de surface agricole, à travers la Suisse ! Imaginez un accroissement massif de la pollution de l’air et des eaux! Imaginez une dizaine d’années de travaux pour des projets aujourd’hui déjà dépassés ! Enfin, imaginez que la facture de 5 milliards (!) ne soit que la première partie d’une enveloppe de 35 milliards ! Quelle folie !

A l’heure d’imaginer de nouvelles manières de nous déplacer, les 6 projets d’élargissement autoroutiers veulent nous renvoyer dans les années 60’ !   

Concernant le tronçon autoroutier entre le Vengeron et Nyon, les rapports techniques de l’OFROU sont clairs : il y aura une augmentation du trafic dû à « l’attractivité liée à l’augmentation de la capacité offerte » ! Il est prévu une augmentation du trafic entre 3% et 14% par an, après l’élargissement à 6 voies, et une saturation dans 10 ans ! C’est une course sans fin et perdue d’avance. Chaque augmentation de la capacité routière renforce l’attractivité de la voiture et crée de l’engorgement supplémentaire.

Ce projet a un coût environnemental énorme à l’échelle de notre région : énergie grise pour les travaux, pollution atmosphérique et sonore (120’000 personnes souffrent déjà du bruit routier excessif dans le Canton). Ajoutons l’impact sur la terre agricole et sur des biotopes précieux.

Pour le canton de Genève, c’est 3’820 m2 de terres cultivables qui disparaîtront, des défrichements du patrimoine boisé évalués à près de 10’000 m2, une menace sur les espèces piscicoles de la Versoix pourtant protégées au niveau national et une emprise de 3500 m2 sur des sites cantonaux prioritaires pour la conservation de la flore.

La population aspire à davantage de tranquillité devant chez elle. Nous devons au contraire investir dans la mobilité active, le vélo, la marche à pied et naturellement aussi dans les transports publics pour des liaisons entre les villes efficaces et durables. Pendant des décennies, on a bâti nos vies autour de la voiture, et malheureusement des nuisances qui lui sont liées (pollution de l’air et bruit). Les gens en ont marre ! Il faut désormais déconstruire ces modèles et se tourner vers un avenir décarboné et désirable. Quand on sait qu’un déplacement sur deux fait moins de 5 kilomètres, cette vision est franchement à portée de main.

Si nous sommes sérieux-ses sur l’atteinte des objectifs climatiques que nous nous sommes nous-mêmes fixés, au niveau national, cantonal ou communal, nous ne pouvons – objectivement – nous permettre de telles extensions autoroutières. C’est une votation IDENTITAIRE pour les Vert-e-s. Mobilisons-nous pour cette campagne et votons NON à ces projets autoroutiers, le 24 novembre prochain!