Julien Nicolet-dit-Félix

Motion déposée par Julien Nicolet-dit-Félix en mai 2023

Texte complet: M 2929

Exposé des motifs:

Nous avons, dans le serment prêté le 28 avril dernier, promis ou juré d’« observer tous les devoirs qu’impose notre union à la Confédération suisse ». Pour chacun d’entre nous, les liens qu’entretient notre République avec notre pays sont donc d’importance majeure et il faut veiller à ce que des décisions administratives n’aient pour conséquence de nous éloigner, encore plus diront d’aucuns, des autres parties de notre pays.

La communication conjointe de la CTSO et des CFF, le 5 mai dernier, a fait l’effet d’une bombe auprès de la population genevoise ainsi que celle des cantons jurassiens.

En effet, si l’on ne peut nier le sous-dimensionnement de la ligne Lausanne-Genève et de la nécessité d’y conduire des travaux importants au cours des prochaines années, personne n’imaginait que les conséquences pour l’accessibilité de notre canton seraient aussi dévastatrices.

De fait, la liaison entre Genève et Lausanne se voit allongée de 4 minutes, qui s’ajoutent à celles déjà perdues en 2016. Ainsi, paradoxalement, un habitant de Champel, des Eaux-Vives ou de Chêne-Bourg mettra plus de temps pour rejoindre plusieurs villes de notre pays qu’il n’en mettait en 2015, avant la mise en service du Léman Express.

Par ailleurs, la suppression des lignes mettant en relation Genève avec Neuchâtel et Bienne constituent une péjoration inacceptable de la mobilité entre ces cités horlogères dont les liens historiques et culturels ne sont plus à démontrer. Le changement de train, en particulier lorsqu’il impose un changement de quai, est particulièrement problématique pour des catégories d’usagers (personnes âgées et personnes vivant avec un handicap) particulièrement dépendantes des transports publics et particulièrement vulnérables.

Or il apparaît que ces modifications ont pour cause non seulement les chantiers indispensables cités plus haut, mais surtout le choix, par les CFF et la CTSO, de transformer la gare de Renens récemment rénovée en « hub » de mobilité, aux côtés de celle de Lausanne, distante de 4 kilomètres. Les trains grandes lignes seraient désormais destinés à s’arrêter successivement dans les deux gares.

Personne ne conteste le développement de l’ouest lausannois et la nécessité de proposer à sa population résidente et estudiantine une desserte de qualité, mais il convient tout de même de s’interroger sur la nécessité de proposer systématiquement deux haltes dans une agglomération de taille moyenne avec pour conséquence la péjoration de la desserte entre Genève et les quatre autres villes les plus peuplées de notre pays.

Par ailleurs, on relèvera que la faiblesse de l’argument consistant à affirmer qu’un trajet plus long permet d’être plus ponctuel, l’intérêt pour l’usager étant de minimiser son temps de déplacement plus que de le prolonger pour la satisfaction de voir son train arriver parfaitement à l’heure.

C’est pour cela que cette motion demande au Conseil d’Etat de reprendre langue avec la CTSO, les CFF et l’OFT pour demander une révision rapide de ce projet d’horaire, en maintenant une liaison horaire par le pied du Jura et deux liaisons horaire entre Genève et Lausanne sans arrêt.

C’est également dans cet esprit que cette motion demande au Conseil d’Etat d’agir au mieux pour que le projet bientôt séculaire de seconde ligne entre Genève et Lausanne, qui est soudain redevenu d’actualité à la faveur de l’affaire du « trou de Tolochenaz », puisse être réalisé dans les délais les plus brefs possible.