Par Didier Bonny, co-président des Verts Ville de Genève et candidat au Conseil national. Texte paru dans son blog de la TdG le 16 juin 2019. 

Les émissions de CO2 ont augmenté de 2% dans le monde en 2018, la hausse la plus forte observée depuis 2011. Cette mauvaise nouvelle est passée totalement inaperçue en Suisse la semaine dernière. Elle a été mise en avant dans un rapport sur l’énergie du…géant pétrolier BP. Ses conclusions vont dans le même sens que celles qui ont été faites en 2018 par l’agence internationale de l’énergie qui révélait que les émissions mondiales de CO2 liées à la production et à la combustion de toutes les énergies avaient progressé de 1,7%.

Cette augmentation record est due à une demande énergétique en progression de 2,9% en une année. Si 14,5% de cette augmentation a été couverte par des énergies renouvelables, ce qui est une bonne performance par rapport aux autres années, il n’en demeure pas moins que l’équilibre entre les différentes sources d’énergie reste inchangé dans le monde. Les Etats-Unis, la Chine et l’Inde représentent à eux trois plus des deux tiers de la croissance mondiale de la demande en énergie.

Pourquoi une telle augmentation des émissions de CO2 en 2018 alors qu’elle avait progressé lentement, voire stagné, depuis sept ans ? Elle serait due, selon le rapport BP, au dérèglement climatique, lui-même dû au taux de CO2 dans l’air, qui a comme conséquence une augmentation du nombre de jours très froids et très chauds entraînant une demande accrue de climatisation et de chauffage. Un cercle vicieux infernal qui mène droit à la catastrophe.

Il est donc une fois de plus urgent d’agir au niveau mondial pour limiter les émissions de CO2 et sauver notre planète. Le Conseil des Etats aura l’occasion en septembre de montrer l’exemple en repêchant la loi sur le CO2 qui avait été rejetée par le Conseil national et qui contenait, notamment, une proposition de taxe environnementale sur les billets d’avion. Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, mais dans le cas d’espèce il est urgentissime qu’ils se multiplient avant qu’il ne soit trop tard !