En bref

Respectons la volonté populaire. En juin dernier, le Grand Conseil a voté la sortie des tarifs de la loi, c’est-à-dire la liberté pour les TPG et le Conseil d’État d’augmenter les tarifs sans possibilité de référendum. La population genevoise a accepté par deux fois d’inscrire ces tarifs dans la loi, suite à une initiative de l’Avivo. Pour les Vert-e-s, il est essentiel de respecter la volonté populaire et de soumettre toute augmentation à un référendum.

A l’heure du réchauffement climatique et de l’inflation qui mange le pouvoir d’achat des travailleur-euse-s, la solution n’est pas la hausse des tarifs TPG !
Marjorie de Chastonay, Députée au Grand Conseil

DE QUOI S’AGIT-IL?

Cette loi a pour but de modifier la loi LTPG afin de sortir les tarifs TPG de la loi. Un référendum a été déposé avec 8000 signatures. Il est soutenu par les organisations suivantes : Parti socialiste, Solidarités, Union Populaire, MCG, Jeunesse socialiste, Jeunes Vert-e-x-s. SSP, actif-trafic, ATE, Placage, SIT et les Vert-e-s.

POURQUOI DIRE NON?

Pour au moins 2 raisons :

  1. Pour favoriser l’utilisation des transports publics et l’offre en situation d’urgence climatique
  2. Pour préserver le pouvoir d’achat en situation d’inflation

Contexte

Décidément, la majorité de droite du Grand Conseil maîtrise parfaitement la technique de la carotte et du bâton ! En effet, d’un côté, le législatif a accordé la gratuité des transports publics pour les moins de 25 ans en formation et le demi-tarif aux retraité-e-s. De l’autre, en parallèle, le Grand Conseil a voté la « sortie des tarifs de la loi », c’est-à-dire la liberté pour les TPG et le Conseil d’Etat d’augmenter les tarifs sans possibilité de référendum populaire.

Que va-t-il donc très certainement se produire avec la sortie des tarifs de la loi ? Une augmentation des prix est inéluctable à moyen terme, sans que la population n’ait son mot à dire. Dès lors, le « demi-prix » proposé aux seniors sera lentement mais sûrement grignoté par l’augmentation générale des tarifs.

La volonté de la droite est claire : il s’agit de faire payer la gratuité des moins de 25 ans à l’ensemble des usagers-ère-s. Le référendum concerne donc tout le monde, y compris les seniors, ainsi que les jeunes, qui atteindront tôt ou tard 25 ans !

A l’heure du réchauffement climatique et de l’inflation qui mange le pouvoir d’achat des travailleurs-euse-s, la solution n’est pas la dérégulation des tarifs TPG.

La compétence de déterminer la grille tarifaire a été transférée du Grand Conseil – c’est le cas depuis l’acceptation d’une initiative populaire en 2014 – à la régie publique avec l’accord du Conseil d’Etat.

Pour favoriser l’utilisation des transports publics et l’offre en situation d’urgence climatique

Nous, les Vert-e-s, savons que le report modal comme celui de la voiture au bus ne dépend pas que des tarifs. C’est pourquoi, notre principale préoccupation en matière de transports publics est l’offre qui est un levier fondamental et non le prix.

Néanmoins, il est important de contrer les manœuvres dilatoires de la droite élargie et décomplexée du Grand Conseil, tout en sachant qu’on a l’assurance que l’offre va être augmentée. Avec cette certitude, nous pouvons nous lancer dans la défense des tarifs accessibles, sans impact sur les prestations. En effet, ce danger est écarté puisque depuis le mercredi 14 août 2024, le Conseil d’Etat a annoncé avoir adopté le contrat de prestations des TPG pour la période 2025-2029. Une hausse de 29% de l’offre pour un montant de 1,9 milliard de francs à l’opérateur de transport est acceptée par le Conseil d’Etat. En laissant les tarifs TPG dans la loi, l’offre ne va pas diminuer.

Alors que le plan climat cantonal a pour objectif une diminution de 40% du trafic motorisé à l’horizon 2030 et que nous sommes en situation d’urgence climatique, il faut des TPG accessibles et une augmentation de l’offre afin que la population puisse bénéficier des transports publics attractifs en regard des objectifs climatiques.

Pour préserver le pouvoir d’achat en situation d’inflation

La stratégie du parlement actuel consiste à reprendre d’une main ce qu’on vient d’accorder de l’autre. Alors que les comptes 2023 sont extraordinaires, et que la gratuité pour les jeunes de moins de 25 ans en formation a été votée ainsi que des réductions de moitié pour les aîné-e-s et bénéficiaires de l’assurance-invalidité, le Conseil d’Etat a dit, lors des débats parlementaires, que ce changement de compétence conduirait à une augmentation des tarifs pour les autres usager-ère-s, en plus de ne plus pouvoir contester une éventuelle hausse par voie référendaire. Or, depuis 2014, avec l’initiative de l’AVIVO, les tarifs sont inscrits dans la loi. En 2017, les Genevois-es avaient refusé une hausse du prix du billet. Dès lors, en situation d’inflation, il est primordial de maintenir des tarifs accessibles pour tous les usager-ère-s.