En bref

Non à 5,3 milliards pour de nouveaux bouchons au dépens du climat. Aujourd’hui, le trafic routier, toujours plus dense, est responsable de 40% des émissions CO2 en Suisse. Pourtant, le Conseil fédéral veut augmenter la capacité routière avec plus de 5 milliards investis de St-Gall jusqu’à Genève. Il s’engage dans un gouffre financier au détriment de la population, des terres agricoles et de la nature et va à l’encontre des objectifs climatiques du pays.

Je m’engage contre les méga-routes

Chaque nouvelle route crée davantage de trafic. Pour éviter que ces nouvelles autoroutes soient saturées au lendemain de leurs ouvertures, investissons plutôt dans le rail, les transports publics et la mobilité active.
Delphine Klopfenstein Broggini, Conseillère nationale

L’ESSENTIEL EN BREF

  • L’étape d’aménagement 2023 prévoit d’élargir les autoroutes entre Le Vengeron et Nyon ainsi qu’à Bâle, Berne, St-Gall et Schaffhouse pour plus de 5 milliards de francs. Le référendum s’y opposant a abouti.
  • Davantage de routes crée davantage de circulation et nuit au climat. De surcroît, les construire se fait au détriment de terres agricoles, d’espaces verts et d’arbres, donc également au détriment d’une biodiversité déjà bien malmenée.
  • Au lieu de dépenser des milliards pour bétonner à outrance le paysage, nous devrions investir davantage dans des transports publics peu encombrants et une mobilité douce écologique et saine.

DE QUOI S’AGIT-IL ?

L’ « Arrêté fédéral sur l’étape d’aménagement 2023 des routes nationales »[1] comporte non seulement des investissements d’entretien, mais également différents projets de construction routière. Le Conseil fédéral propose les cinq projets suivants :

  • A1 Wankdorf BE – Schönbühl BE
  • A1 Schönbühl BE – Kirchberg BE
  • A1 Rosenbergtunnel à St-Gall
  • A2 Rheintunnel à Bâle
  • A4 Fäsenstaubtunnel à Schaffhouse

Ces projets seront probablement prêts à démarrer au cours de ces 4 prochaines années et coûteront plus de 4 milliards de francs. Très controversés, ils sont combattus sur place. En outre, le Parlement a décidé d’y intégrer – et donc d’avancer – deux projets relatifs à l’élargissement du tronçon Le Vengeron-Coppet-Nyon pour environ 1 milliard de francs. Total : plus de 5 milliards de francs investis.

Le tout a été décidé par le Parlement en automne 2023. L’ATE et l’association ActiftrafiC l’ont attaqué en référendum. Le comité des VERT-E-S avait précédemment déjà décidé de soutenir un éventuel référendum et de participer à la récolte de signatures. En moins de 2 mois, plus de 70’000 signatures ont été récoltées, faisant ainsi facilement aboutir le référendum.

ARGUMENTS-CLÉS DES VERT-E-S  

Régression pour le climat et la protection de la nature et du paysage

La Suisse rate ses objectifs climatiques, surtout à cause du trafic, responsable de quasi 40% des émissions CO2 en Suisse, tendance à la hausse. Alors que d’autres secteurs, comme le bâtiment ou l’industrie, réussissent à les diminuer. Augmenter la capacité routière et le trafic va à l’encontre de la protection climatique. Il ne suffit pas en effet d’électrifier le trafic, car les routes cisaillent les milieux naturels, ce qui aggrave l’érosion de la biodiversité, alors que celle-ci est déjà fortement mise sous pression en Suisse.

De plus, ces constructions font perdre de précieuses terres agricoles, contribuent au mitage du paysage par l’ajout de routes cantonales et communales, de places de stationnement, qui à leur tour augmentent le trafic. Cassons enfin ce cercle vicieux en stoppant la construction de routes !

Des milliards d’investissements erronés et nuisibles

Les nouvelles autoroutes en Suisse romande et à St-Gall, Bâle ou Berne coûtent plus de 5 milliards de francs. Une fois construites, elles engloutissent – avec l’actuel réseau routier – d’autres milliards de frais d’entretien. Augmenter la capacité routière, c’est s’engager dans un gouffre financier au détriment de la population, du climat et de la nature. À la place, investissons dans une infrastructure climat-compatible, qui encourage des transports publics peu encombrants et une mobilité douce écologique et saine. C’est meilleur marché, car l’infrastructure coûte moins cher. Ce faisant, nous contribuons en outre à faire baisser les coûts sanitaires, car nous favorisons l’exercice physique et diminuons le bruit. Les VERT-E-S ont élaboré des propositions à ce sujet dans leur résolution « de la place ! ». De même, le GIEC recommande, dans son 6e rapport, d’intégrer à dessein les infrastructures dans la politique climatique.

[1] Cet Arrêté s’inscrit dans la ligne du « Plafond des dépenses pour les routes nationales sur la période 2024-2027, étape d’aménagement 2023 des routes nationales, crédit d’engagement et modification de l’arrêté fédéral sur le réseau des routes nationales ».